Jack of all trades* : sur Le Pourboire du Christ de Ludovic Roubaudi - une lecture de Stéphane
Après les supercheries du fakir, Le Dilettante propose un autre titre aussi amusant et agréable. Ludovic Roubaudi est un auteur maison, pour Le Dilettante. Il a débuté sa carrière, en 2002, avec le terriblement touchant Les Baltringues. Pour être honnête, la fin de l'histoire m'avait vraiment ému, après m'avoir fait rire. Deux ans après sortait Le 18, plongeant une femme dans une caserne et le lecteur avec, encore une fois entre rires et grincement de dent. En 2006, il revient avec Les Chiens écrasés. Rebelote. Je fais la rencontre de Ludovic Roubaudi à peu près à cette date. Il est charmant et drôle.
Un chien, même écrasé, ne fait pas de chats, et encore moins un baltringue.
Même si j'ai zappé ses deux romans suivants chez feu les éditions Timée, j'étais heureux de retrouver Roubaudi, sa langue et cette manière douce-amère d'aborder les choses.
Le Pourboire du Christ mélange deux ingrédients qui me tiennent particulièrement à coeur : le porno et la religion.
Nan, je déconne, pas le porno. Et encore moins la religion. D'ailleurs ça tombe bien puisque, finalement, il ne s'agit même pas de ça.
Ah, ah, ah! Bon, y a un peu de ça tout de même... Disons que ça commence par de la sodomie et ça continue par une enculade fiscale. A ceux que ça ne donnerait pas envie (j'imagine qu'il y en a...), sachez que tout le plaisir du roman ne tient pas dans ce résumé.
Ca débute comme ça :
"_ Mais regardez-moi qui voilà!? Ce ne serait pas ce grand dépendeur d'andouilles de Rodolphe? Où étais-tu arsouille, ça fait plus d'une semaine que je te cherche?"
Croyez-moi placez deux mots en ouille dans le début du roman n'est pas innocent. Roubaudi, comme Rodolphe, n'est pas innocent. Dans la première partie du roman (la partie dans l'industrie du film à caractère pornographique) Rodolphe va montrer des qualités, sinon de hardeur photogénique, au moins de scribouillard en scénario et d'expert en fiscalité friponne. Deux qualités qui lui seront bien utiles quand il va devoir fuir la police en compagnie de son patron (surnommé Maître ou Monseigneur) après qu'un tournage X ait viré en eau de boudin ou plutôt en sang de pénis (une actrice rancunière peut avoir les machoires voraces). Le monde du cinéma de charme est alors remplacé par la bourgeoisie provinciale, mais croyez-moi... ça ne manque pas de charme non plus!
Signé Stéphane
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* ICI. Bon, ok, la chanson est bien, bien plus plombante que le livre.