Murder Inc.* : sur Comment tirer sa révérence de Malcolm Mackay - une lecture critique de Stéphane
Nous avions laissé Calum MacLean après l'affaire Lewis Winter (ICI). A peine quelques semaines de remise en état et nous le retrouvons dans ce deuxième volet de cette excellente trilogie signée Malcolm Mackay qui confirme son talent avec Comment tirer sa révérence, How a gunman says goodbye, toujours traduit par la protéiforme Fanchita Gonzalez Batlle**.
J'hésite encore, de peur d'en faire trop, en disant que ce deuxième tome est encore meilleur que le premier. Et pourtant...
Ca débute comme ça :
"Attention aux marches. Tu parles d'un retour en fanfare si tu te cassais la figure le jour de la reprise."
Frank MacLeod, le tueur attitré de Jamieson, , le "vétéran héroïque", "un maître", le meilleur tueur de Glasgow est de retour après son opération à la hanche et du repos. Il est celui que Calum avait remplacé pour le contrat Lewis Winter. Jamieson confie à Frank un petit boulot qui ne devrait pas poser de problème. Deux jeunes têtes brulées, dans un immeuble. Mais rien ne va se passer comme prévu et Calum est envoyé sur les lieux pour récupérer Frank. Dès lors Frank devient un problème pour l'organisation de Jamieson. Au sein de la pègre de Glsgow, la paranoïa est un mode vie.
"C'est la conversation qu'on a quand on est tellement à l'extérieur qu'on en devient une menace. Le vieil employé qui en sait trop. Qu'il fau faire taire. Il a déjà vu ça. C'est lui qui faisait taire. Il s'est raconté des blagues en prétendant que ça ne lui arriverait jamais. Que sa relation avec Peter Jamieson était différente. Ca devait arriver. Les tueurs à gages n'ont pas de retraite heureuse. Aucun n'a l'occasion de la prendre."
J'en ai déjà trop dit. Le déroulement de l'histoire est important mais le plaisir ne vient pas que de ça. Les personnages de cette galerie acquièrent davantage d'épaisseur par la magie de Malcolm Mackay, pourtant économe. Le style est toujours aussi nerveux et sec, allant à l'essentiel. Le récit est terriblement dynamique et efficace. Après la force brute du premier tome, on découvre ici la fragilité (eh oui, l'humanité aussi) de ces criminels. Leurs états d'âme sont virils mais bien là. Leurs émotions sont une gêne, un contretemps aux bonnes affaires. Avec cette éloge crépusculaire de la fin, Malcolm Mackay s'offre le chant du cygne d'un vieux loup de l'ombre, et des passages superbes sur la "solitude du tueur".
A découvrir absolument.
Signé Stéphane
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* ICI. Enregistré à Glasgow. Au départ, j'avais choisi The ties that bind pour le titre. Mais finalement Murder Inc. colle parfaitement. Le challenge Springsteen continue!
** Elle traduit l'anglais, l'espagnol et l'italien. Certains disent qu'elle est née au pied des ruines de la Tour de Babel.