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SERENDIPITY

Tougher than the rest* : sur Mudwoman de Joyce Carol Oates - une lecture de Pierre

16 Novembre 2013, 14:45pm

Publié par Seren Dipity

Meredith Ruth Neurkirchen est une femme dans la quarantaine qui a réussi sa vie professionnelle. Professeur émérite de philosophie. Elle est la première femme présidente d’une faculté de renom de la Ivy League. Derrière les apparences de cette femme forte se cache un traumatisme de l’enfance. A un moment, elle vacille. C’est le breakdown. Elle commence à perdre les pédales.

Abandonnée enfant par sa mère naturelle dans des conditions désastreuses, laissée pour morte dans un mare de boue elle survie et après un bref passage dans un famille d’accueil, elle se fait adopter par une famille de Quakers. Elle devient à force de travail et d’abnégation cette femme que beaucoup admirent, mais Meredith a plusieurs facettes. De la petite fille modèle de son vrai nom Jewel à la jeune fille à part de son adolescence, jusqu'à la M .R présidente de la fac .

C’est cette lutte contre ce traumatisme originelle et sa vie d’aujourd’hui quelle a construit à la force du poignet, avec une détermination féroce pour dépasser les failles initiales. C’est là toute son histoire qui nous est racontée.

Extraits :

«On la présentait toujours comme quelqu’un de fort et de capable! Vous n’êtes pas aimée parce que forte et capable quand vous êtes une femme mais si vous êtes une femme et que vous êtes forte et capable, vous vous en sortirez sans amour».

En parlant des livres : « Il ne s’agissait pas seulement de textes scolaires ou de passe-temps, mais de portes ouvrant sur des régions inconnues. De même qu’elle avait appris à lire jeune et sans grand effort, elle semblait retenir sans effort: des pages entières, de longs passages demeuraient dans son esprit, vivants et électrisants.»

«L’important était le savoir séculaire, croyaient les Neukirchen, et ce savoir était conservé dans les livres. Lorsque vous lisez, le livre pénètre votre âme, et vous êtes à l’intérieur du livre; le livre à l’intérieur de l’âme est un aspect de la lumière intérieure, qui est Dieu. »

«Car telle était la loi de la nature, les femmes étaient la propriété des hommes – pères, frères, maris. Il n’était pas dans la loi de la nature que les femmes possèdent leur moi, leur corps.»

« Seule dans la maison d’Echo Lake, propriété de l’Université, M.R vivait plus intensément que ses collègues mariés. Seule, M.R vivait plus intensément que si elle avait vécu avec quelqu’un. Car la solitude est la plus grande fécondité de l’esprit, quand elle ne signe pas sa destruction. »

Et aussi :

L’Adirondaks, c’est où ?

Vous connaissez les « Quakers » ? Non, pas les céréales mais la Société religieuse des Amis.

A mon humble avis :

On entre dans cette histoire à petits pas, doucement on se laisse emporter par cette femme blessée mais qui se relève, et retombe.

Magistral! On connait le talent de Joyce Carol Oates qui ne déçoit pas avec ce superbe roman. C’est la force de cette écrivain qui dès les premiers chapitres nous envoute et nous fait glisser subtilement dans l’univers de Meredith.

A lire absolument.

 

Signé Pierre

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* Le challenge de donner un titre de Springsteen à chaque article de la rentrée continue! ICI.

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