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SERENDIPITY

Dance of fire* : Le russe aime les bouleaux d'Olga Grjasnowa - une lecture critique de Pierre

16 Mars 2014, 10:19am

Publié par Seren Dipity

Mascha vit à Frankfort avec son ami Elias qui lui vient d'Allemagne de l'est. Elle se raconte, de son départ de Bakou pour fuir le conflit entre Arméniens et Azéris, à son arrivée en Israël « terre pleine de promesse ».

Dés son arrivée en Allemagne, elle comprend que la compréhension de la langue est un pouvoir immense face à l’accueil des « Gasteibeiters (travailleurs invités)». Elle se lance dans des études de langues et parvient à force de travail et de volonté à maîtriser plusieurs langues. Son objectif est de devenir interprète conférenciere dans un grand institut. Mais son destin bascule quand son petit ami Elias décède suite à une banale infection. Difficile pour elle de se remettre de cette disparition, elle perd pieds, et ne survit que grâce à l’amitié de ses deux amis Sami le Libanais revenu des USA et Cem le Turc. A bout de souffle, elle décide de partir en Israël pour démarrer une nouvelle vie. Mais elle, la juive azerbaidjanaise, ne se retrouve pas complètement dans ce pays en conflit permanent.

 

Extraits :

Un prof de fac « Pour lui l’intégration se résumait à moins de voile sur la tête et plus de peau visible »

« La haine n’avait rien de personnel, c’était quelque chose de structurel. Les individus n’avaient plus de visages, ni d’yeux, ni noms, ni professions- ils devenaient des Azéris, des Arméniens, des Géorgiens. »

« La notion de pays impliquait toujours celle de pogrom »

En Israël « ce que je veux, c’est l’eau courante, de l’électricité, et un endroit tranquille ou personne ne se fait pas tuer. »

 

Les personnages principaux :

Masha, la narratrice.

Elias, son amant.

Sami, ancien amant d’origine libanaise.

Cem, son ami le turc allemand.

Tal, l’amie Israélienne.

Pour info :

Un conflit qui a fait 23 000 morts

Source de toutes les tensions entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie depuis près de vingt-cinq ans, le territoire du Haut-Karabakh (140 000 habitants) s'étend sur une superficie équivalente à celle du département des Alpes-Maritimes. Historiquement peuplé d'Arméniens, le Haut-Karabakh est rattaché à l'Azerbaïdjan par Staline en 1921. Mais les Azerbaïdjanais y sont restés largement minoritaires. Après l'éclatement de l'URSS en 1991, la majorité arménienne revendique le rattachement du Haut-Karabagh à l'Arménie. L'Azerbaïdjan, qui refuse de céder une partie de son territoire, envoie l'armée. Le conflit fera 23 000 morts et plus d'un demi-million de réfugiés, avant un cessez-le-feu signé en 1994. Le Haut-Karabakh devient alors une République autoproclamée, non reconnue par la communauté internationale, entièrement enclavée, à l'exception d'un mince corridor menant vers l'Arménie. Le groupe de Minsk, constitué en 1992 et composé de la Russie, des Etats-Unis et de la France, est chargé de trouver une solution qui ne s'est toujours pas dessinée à ce jour.

Et aussi :

Qui connaît les œuvres de Feuchtwanger ?

Jazz Azéri : Aziza Mustapha Zadeh

http://www.youtube.com/watch?v=N4bg-mvJA4k

L'excellent site : http://jazz.az/

Avez-vous goûté des bons « boreks » ?

A mon humble avis :

C’est un premier roman magnifique. D’abord il y a l’histoire peu banale, tout du moins pour un occidental, de la fuite des gens du Caucase face à un conflit toujours en cours. Puis il y a la question de l’identité dans un monde éclaté où les races et les religions deviennent un sujet de conflit permanent. C’est tout le talent de l’auteur de nous faire découvrir les errances de cette jeune femme, ses doutes, ses peines, ses joies. A lire absolument.

 

Signé Pierre

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* C'est le titre du morceau donné par Pierre, dans son papier, d'Aziza Mustafa Zadeh. Belle découverte. Elle est entourrée par du beau monde. La guitare d'Al di Meola et la basse de Stanley Clarke font des merveilles!

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