Come home* : sur Une disparition inquiétante de Dror Mishani - une lecture critique de Pierre
Ofer Sharabi est un jeune adolescent de 16 ans qui vit dans le quartier tranquille de Holon, prés de Tel-Aviv. Quand sa mère vient au commissariat pour déclarer sa disparition, elle est accueillie un peu fraichement par le commissaire Avraham Avraham qui ne la prend pas vraiment au sérieux. Après quelques jours d'une enquête de routine il s'avère que c'est bien une disparition. La machine se met en marche et le commissaire Avraham prend cette affaire à cœur surtout après les révélations surprenantes du voisin Zeev, professeur d’anglais et écrivain raté.
Extraits :
« Savez-vous pourquoi il n’y a pas de littérature policière écrite en Israël ?» demande-t-il un poil désabusé, assis dans le fauteuil d’un bureau sans fenêtre. « Parce que chez nous, il n’y a pas de tueurs en série, pas d’enlèvements et quasiment pas de violeurs qui agressent les femmes dans la rue ».
Les personnages principaux :
Avraham Avraham, le commandant de police qui mène l’enquête.
Iliana Liis, la chef de la criminelle de Tel-Aviv.
Marienka, la belle policière Slovène qui vit a Bruxelles.
Hanna Sharabi, la mère d’Ofer.
Raphael Sharabi, le père d’Ofer.
Ofer Sharabi, l'ado qui a disparu.
Danite Sharabi, la jeune sœur handicapée mentale.
Zeev Avni, le voisin professeur d'anglais au comportement étrange.
Les jeunes inspecteurs. Sharpstein le brillantissime et Eliyahou Maaloul, le sérieux et taciturne.
Et aussi :
A lire peut-être :
La lettre au père de Kafka
Un autre polar Israélien.
http://seren.dipity.over-blog.fr/tag/ROMAN%20POLICIER/
Se préparer une bonne « Tahina ».
Savez vous où se trouve Holon ?
Et une fois dans sa vie voir Massada.
A mon humble avis :
Attention, la nouvelle vague du roman policier Israélien arrive. Et c'est une bonne surprise que ce roman à ressort. D'abord il y a l'histoire de cet ado qui disparaît et puis cet enquêteur un peu bourru qui mène l'enquête. L'auteur dépeint avec délicatesse ces personnages dépassés par leurs états affectifs. Entre une mère désespérée et un écrivain raté qui utilise cette disparation comme propulsion créative.
Mishani s'empare d'un problème typique de la société Israélienne sans les éternels sujets géopolitiques et religieux sur cette région. La disparition du fils est un sujet traité avec déjà beaucoup de talent par d'autres (David Grossman Une femme fuyant l'annonce ou Le feu amical de Avraham Yeshoua), mais c'est sous un angle différent que l'auteur nous décrit cette enquête. Le suspens est gardé et la fin déroutante. C'est un très bon polar à lire de suite.
Signé Pierre
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* Yael Naim.
Paroles d'auteur ( Dror Mishani ) :
« Je voulais une sorte d’anti-héros (d’ailleurs ce n’est même pas lui qui va résoudre l’affaire) quelqu’un passionné par son travail mais pas forcément génial au départ d’une enquête. Un détective qui verrait toujours l’innocence chez les gens, tout le contraire d’un détective classique ».
« La littérature hébraïque relève toujours du projet national. Or le polar dans son ADN est indifférent à toutes ces notions de nation, religion, de pays et autre. »