Love's in need of love today* : sur Sauf quand on les aime de Frédérique Martin - une lecture critique de Stéphane
Un trio qui devient un quartet qui devient un quintet qui fait une symphonie et qui redevient un quartet qui fait un requiem. Sauf quand on les aime est un chant qui va vous ravir.
Ca débute comme ça :
" - Tu n'es qu'une pute, espèce de macaque, une salope descendue de l'arbre. Et moi je suis le messager de Dieu. File-moi ton 06, file-le moi !"
Dans un train à destination de Toulouse, une jeune femme, Tisha, se fait agressée par un homme sous les yeux détournés des voyageurs. Une jeune femme, Claire, observe la scène, fascinée par le courage d'une passagère qui ose -elle - se dresser contre le sauvageon. Arrivée à Toulouse, Claire culpabilise et propose alors à Tisha de l'aider, en lui proposant de l'héberger quelques jours.
Claire vit avec Juliette et Kader. La cohabitation se passe bien, chacun veillant sur l'autre. Tous les trois ont pris des coups. La vie n'a pas toujours été tendre, mais, à trois, la vie continue. Tisha fait bientôt partie de leur vie. Tout comme l'étonnant Monsieur Bréhel, le voisin qui aimerait se joindre à cette famille. Fuir sa solitude, aimer Claire et son violoncelle, écouter la pétulante Tisha.
Comme le résume si bien la quatrième de couv' : "Sauf quand on les aime ébauche le portrait d'une jeunesse silencieuse qui peine à se mettre au monde. Une jeunesse meurtrie en quête de liberté et d'avenir, confrontée au défi d'aimer."
En dire trop des personnages enlèverait le plaisir de les découvrir, d'apprendre à les connaître, à les aimer, à découvrir chez eux des échos de nos émotions, car Sauf quand on les aime est de ces romans-là. Frédérique Martin donne vie à cette bande avec beaucoup de talent, sans excès et avec beaucoup de justesse et d'empathie.
Signé Stéphane
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* Stevie Wonder, ICI.