How deep is your love* : sur L'Amour et les forêts d'Eric Reinhardt - une lecture critique de Dominique**
Eric Reinhardt m'a enchanté avec ce livre dont l'histoire ne me semble pas primordiale (malgré les rebondissements qui surprennent le récit) mais par l'intensité et la profondeur des personnages principaux: le romancier lui-même en proie aux doutes face à son oeuvre; Benedicte Ombredanne, personnage féminin principal qui pense qu'on ne peut se sentir vivant que si l'on est ébloui par les moments intenses que peut procurer la vie et recherche ces instants d'extase; son mari pervers narcissique qui n'existe qu'en faisant souffrir l'autre. Eric Reinhardt semble nous poser cette question: la beauté de la vie serait-elle dans ces instants profonds?
Au fur et à mesure du récit, on se rend compte que la vérité est dans la profondeur:
- Profondeur psychologique des personnages auxquels le lecteur s'attache, dans lesquels une part de lui-même se retrouve ou émerge. Le mystère qui les enveloppe cependant fait que la vérité change selon les points de vue des différentes personnes.
- Profondeur d'une mise en abîme du récit,qui part de la rencontre entre une lectrice et son écrivain préféré et s'enfonce dans la description et l'analyse de l'héroïne et de son environnement réel et imaginaire.
- Profondeur des ressentis et sentiments, les plus belles pages racontent ces moments de ravissement qui donnent envie de vivre.
- Profondeur de la forêt en opposition à la lumière de la ville, lieu où devient possible une très belle histoire d'amour.
En opposition avec la pensée actuelle qui veut que la vérité soit dans la transparence, Eric Reinhardt nous montre qu'au contraire, la part de vérité de chaque être se révèle dans la profondeur et la complexité. Un très beau livre que je conseille absolument.
Signé Dominique**
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* Bee Gees. Beaucoup de poils et de cheveux... mais du talent aussi.
** Bienvenue à Dominique qui a décidé de se lancer sur Serendipity. Il travaille dans la santé, celle de l'esprit et des autres, la journée et entretient la sienne le soir, en lisant. Grand lecteur, amateur de littérature française et américaine, il approche de la cinquantaine mais ne le montre pas.
Lire, ça conserve.