"Pi bien sûr chaque année i's'offre le prix Goncourt" * : sur les prix littéraires et les ventes engendrées - ou pas
Sans un être un lecteur fervent de Paris Match (jamais en fait, mais bon ce n'est pas le sujet), un article relayé sur Facebook m'a semblé intéressant :
http://www.parismatch.com/Culture/Livres/Les-prix-litteraires-sont-ils-tous-des-best-sellers
Les prix littéraires sont-ils tous des best-sellers ? En voilà une question qu'elle est bonne, comme dirait Coluche.
Bon, à priori, on s'en fout. On sait bien que les ventes n'ont jamais défini les qualités littéraires d'un roman. Il n'y a qu'à regarder les ventes des deux derniers Goncourt pour s'en persuader... Bon, ok, c'est méchant... mais c'est un peu vrai, non?
D'ailleurs, le Goncourt n'est plus ce qu'il était ma pauv'dame... La meilleure vente d'un prix n'est pas un Goncourt mais un Prix de l'Académie Française (doublé, d'un Prix Goncourt MAIS des Lycéens celui-là) : Joël Dicker et son Harry-un-ami-qui-lui-a-fait-du-bien... plus de 571 000 exemplaires.
En passant d'un prix à l'autre, on voit bien que ce n'est pas qui (quel jury) donne le prix qui compte mais le livre même... ou plutôt l'auteur... ou plutôt la notoriété de l'auteur... ou plutôt le capital 'sympathie' de l'auteur... ou plutôt le buzz médiatique... Ainsi entre le Renaudot 2007 (Chagrin d'école, 544 232 ex) et celui de 2013 (Naissance, 29 483 ex), plus de 500 000 exemplaires d'écart. Curieux, non? Ce qui est sûr, c'est que ce n'est certainement pas le prestige ou la confiance accordée à tel ou tel jury qui fait les ventes : le Fémina de 2008 (Fournier, Où on va, papa?) s'est écoulé à plus de 330 000 ex et le Fémina 2009 (Aubry, Personne) à 27 000.
Cette absence de confiance aveugle est d'ailleurs plutôt une bonne nouvelle, quand on y pense. Dommage que cela se fasse au détriment de bons romans...
Et on arrive même à de la... défiance vis à vis de certains prix, de la part du public mais aussi des écrivains (souvenez-vous le roman très drôle de Iegor Gran, Le Truocnog), je me demande si cela n'a pas causé la multiplication absurde des prix alternatifs... Aujourd'hui, on a l'impression qu'il existe un prix pour chaque livre. Dommage que Jack n'ait pas pensé à créer une Loi Lang sur les Prix Littéraires...
Et vous, quel prix littéraire offrirez-vous cette année?
Comme certains le savent, faire partie d'un jury d'un prix littéraire n'est pas de tout repos... voir mon expérience ICI !
Cela n'empêche pas une poignée d'irréductibles lecteurs de faire le boulot en récompensant vraiment le meilleur livre qu'ils ont eu à départager. Bon, parfois, le vote fait que ce n'est pas votre roman préféré qui l'emporte et vous mettez des années à vous en remettre et vous commencez à regretter le côté démocratique du truc mais bon... Globalement, ça va**.
La vraie question selon moi, en réalité, est combien d'exemplaires auraient été vendus si le livre n'avait pas été récompensé?
Signé Stéphane
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* Renaud, extrait de Mon beauf.
** De toutes manières HHhH et Ce qu'il advint du sauvage blanc ont fini avec un prix (pas celui pour lequel j'avais voté) ... le Goncourt du Premier Roman.