GLOIRE A GLOIRE (Les Arpenteurs du virtuel)
Vous connaissez peut-être l'auteur pour avoir lu son précedent livre : Les Arpenteurs du
Monde qui est classé dans les 1001 Livres qu'il faut avoir lu dans sa
vie... On en reparlera de ce livre d'ailleurs. J'aimerais vous préparer un petit papier là-dessus. Bon, que les choses soient claires : je ne crois pas que Les Arpenteurs du
Monde a sa place dans les 1001. Voilà, c'est dit. Je dois avouer que je réfléchirais plus longuement pour son nouveau livre, si le choix devait se faire.
Le jour où j'échouerais sur une île déserte, promis, je me poserais la question. Mais aventurier comme je suis, c'est pas gagné.
Le nouveau
roman de Daniel Kehlmann s'appelle Gloire et un sous-titre générique important : Roman en neuf histoires. Toujours chez Actes
Sud.
Ce ne sont pas des nouvelles, mais bel et bien des histoires qui sont liées les unes aux autres par la récurrence de certains personnages. Mineur ou figurant ici
devient principal ailleurs.
Est-on perdu, s'inquiète le lecteur habitué aux récits plus linéaires? Non.
Ou plutôt si : on est autant perdus que le sont les personnages de Kehlmann. Ils sont là mais voudraient être ailleurs. Ils semblent flotter dans un no man's land virtuel, paradis de la célébrité
et enfer du monde des nouveaux outils de communications (je sais maintenant pourquoi j'ai raison de refuser les portables!)
Souvent drôle, le roman est aussi une réflexion sur le pouvoir du récit et du mythe : qu'y a-t-il de plus mythique (qui relève du mythe) que la Gloire?
Rien que le personnage de l'auteur de best-sellers étiquetés "développement personnel" qui rêve de suicide vaut le détour... Je ne sais pas pourquoi, j'ai pensé à Coelho...
Alors suivez les aventures de ses héros vs. anti-héros/personnes anonymes vs. personnages de mythe dans ce petit livre à la croisée des univers de Borges, Paul Auster et Alphonse
Allais.
Ca fait beaucoup de monde, hein? Ouais, et pourtant ils sont tous là.
Captivant, drôle et intelligent. C'est assez rare pour qu'on l'emmène sur son île, non?
Signé Stéphane