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SERENDIPITY

Hagiographie de démons (la famille revisitée) : sur L'Origine de la violence de Fabrice Humbert et L'homme barbelé de Béatrice Fontanel - une lecture critique de Stéphane

7 Mai 2009, 22:24pm

Publié par Seren Dipity

Certains trouveront peut-être étrange ces rapprochements que j'arrive à faire. Rassurez vous, mes lectures ne sont pas thématiques (quelle horreur!) mais, bizarrement, il se trouve que des échos se font sans cesse entre mes lectures.
Bon, d'un autre côté, les thèmes souvent abordés en littérature ne se comptent pas par milliers...
Deux lectures récentes qui, donc, se trouvent être des recherches autant que des portraits de la figure du père :
L'Origine de la Violence, de Fabrice Humbert (Ed. Le Passage)
L'Homme Barbelé, de Béatrice Fontanel (Ed. Grasset)Deux romans autour de la figure du père avec, au centre des deux textes, la guerre (voire les deux guerres chez Fontanel). Le prisme de la guerre n'est évidemment pas innocent. Dans le feu ou sous le feu, l'homme est là : nu, entier.
L'Homme Barbelé est le portrait sous forme de puzzle d'un bourreau familial et d'un héros au combat. Je ne vais pas m'étaler des heures. C'est intéressant sur 80 pages et après... c'est juste ennuyeux. Quand je pense que Frédéric Ferney a évoqué la figure de Céline à propos de Ferdinand (c'est le prénom du père en question), je me dis qu'il est vraiment malin Frédéric Ferney. Et Béatrice Fontanel aime Céline en plus. Bon, son personnage s'appelle Ferdinand et fait la guerre de 14. Bien.
Mais Ferdinand c'est pas Bardamu.
Fontanel n'est pas Céline.
L'Homme Barbelé n'est pas Voyage.

Au suivant!

Et le suivant, là, attention. Bon, c'est pas Voyage non plus, hein. Mais, c'est un beau bout de chemin au bout de la nuit, en tous cas.
Le livre, au départ, est une quête : qui est le type prisonnier à Buchenwald, véritable sosie du père du narrateur? Mais cette remontée du fleuve* ( à contre-courant de l'oubli, du temps qui passe et balaie les souvenirs, et les secrets donc) est vite expédiée et on accède alors à autre chose. Car c'est l'origine de la violence plus que l'origine familiale qui intéresse, jusqu'à l'obsession, le narrateur. Traversé de passages terribles sur la folie meurtrière gratuite dans les camps, le roman va plus loin et tente de comprendre comment tout ça est arrivé.
Jusqu'au dénouement, digne d'un roman policier.
On en sort étourdi, tout simplement.



* en écrivant cela, je pense, au narrateur de Coeur des Ténèbres de Conrad et à son voyage dans la jungle et dans l' "horreur"...

Signé Stéphan

 

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