Camarades! : sur Des Amis de Baek Nam-Ryong - une lecture critique de Jérémy
« Je ne savais pas qu’on pouvait divorcer en Corée du Nord. » Voilà ce que l’on découvre en lisant les premières pages de la préface de ce livre qui apparait, pour ma part, comme un ovni. C’est vrai quoi, qui connaît la Corée du Nord comme sa poche et y va pour ses vacances ? On ne voit ce pays que par des clichés, bah ouais ils adorent le stalinisme, ils défilent en uniformes, ils font des essais nucléaires juste à côté du Japon, et puis merde, à bas les non dits, c’est des chin'toques non ?
Bon passons ce petit passage. Je pensais découvrir un ouvrage faisant l’apologie du stalinisme, du confucianisme ou autres -ismes, qu’une fois le livre fini mon cerveau me dira de m’habiller en rouge, de me raser de près et de manger des rutabagas ! Et bien que nenni, j’suis encore dans les clichés moi ! Bon ok par moments on trouve des passages qui justifient la doctrine actuelle de la Corée du Nord. Au niveau de l’histoire, chez nous elle serait banale, un divorce, on fait mieux dans le genre original, mais nos principes ne sont pas les même que là bas. Le divorce qui chez nous est une affaire privée entre les conjoints, en Corée du Nord c’est un acte social, et comme l’image sociale est plus important que tout, ça pose problème ! Le juge en charge du dossier va être obligé d’enquêter, de connaître la vie de couple du côté de la femme et de celle de l’homme, ce qui l’amènera à remettre en cause son propre mariage.
Bon sur le plan de l’écriture c’est pas franchement transcendant, mais il faut quand même dire que la traduction n’a pas du être facile ! Même si l’expression des sentiments et de l’amour ne sont pas mal traités, c’est parfois long et laborieux, avec par exemple à chaque dialogue un : « _ !... » ; « _ ?... » ou encore « _ ?!... », et ce au moins toutes les pages (j’exagère à peine, j’aurais du les compter !).
Bref, il faut quand même le lire, je pense, parce que les romans Nord Coréen qui arrivent traduits en France se comptent sur les doigts d’une main, s’il vous reste assez de doigts*…
Signé Jérémy
Traduction de Patrick Maurus et Yang Jung-Hee avec l'aide de Tae Cheong, Ed. Actes Sud.
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* Jérémy vient de se blesser avec un cutter : deux semaines d'arrêt et davantage de points...