Equilibre instable : sur La Bascule du souffle de Herta Muller - une lecture critique de Jean-Philippe
La bascule du souffle
de Herta Muller
Gallimard
Quand Herta Muller a obtenu le prix de nobel de littérature l'an dernier, je me suis senti un peu con. Jamais entendu parlé. J'en ai commandé pour le magasin, je les ai un peu feuilleté, je me suis dit que ça avait l'air bien, et puis je suis passé à autre chose.
Début octobre est sorti chez Gallimard le nouveau roman de Herta Muller, La Bascule du souffle, je me suis dit que c'était la bonne occasion de combler une partie de mon inculture.
Le roman commence en 1945, en Roumanie, le jeune Léopold est déporté en Russie car il est soupçonné d'avoir soutenu l'Allemagne nazie. La Bascule du souffle est le récit des ces années de déportation.
La réalité dépeinte par Herta Muller est terrifiante mais sublimé par une prose poétique, pour une fois la quatrième de couverture résume bien l'impression laissé par le livre " La singularité du livre de Herta Muller réside dans sa faculté de transcender le réel, de l'illuminer de l'intérieur." Herta Muller réussit un équilibre rare entre le fond et la forme, chacun venant enrichir l'autre, son style ne prend jamais le pas sur son récit mais le transcende.
Mais surtout ce qui m'a le plus marqué c'est la profonde humanité qui ressort de cette oeuvre, la compassion de l'auteur pour ses personnages, l'attachement qu'on ressent pour Léopold. Ma rencontre avec l'oeuvre de Herta Muller fut donc lumineuse et bouleversante.
Signé Jean Philippe