In & out : sur Exit le fantôme de Philip Roth - une lecture critique de Gaëlig
Le dernier Philip Roth, Exit le Fantôme (Ed. Gallimard) met en scène pour la 9ème et dernière fois Nathan Zuckerman, l’alter ego de Philip Roth.
Autant dire que ça ne va pas être gai. (Et pourtant, ce n’est pas le livre le plus triste de Roth : Un Homme étant de loin le gagnant sur ce sujet).
N. Zuckerman, écrivain, a environ 70 ans à présent et après 11ans de vie retirée du monde à 200km de New-York, il descend dans la ville qui l’a porté pendant une grande partie de sa vie pour une opération bénigne. En effet, guéri d’un cancer de la prostate, il est incontinent et désire donc alléger ce problème bel et bien gênant.
Mais il va se passer beaucoup plus de choses que cela pendant ces quelques jours à New York.
En fait, c’est en enfer qu’il descend. Dans cette ville et cette société qu’il ne reconnaît plus, il va rencontrer des gens qui vont le faire éprouver des sensations, des sentiments dont il a été coupé pendant des années. Le désir, la colère, la jalousie, la déception vont le bouleverser complètement.
Sans compter que cette ville et cette atmosphère (N-Y écrasé par la réélection de Georges W. Bush) vont lui renvoyer une image de lui qu’il n’était pas prêt à accepter.
Oui, c’est un homme âgé, incontinent et impuissant, affaibli mentalement et physiquement.
Digne d’un des meilleurs romanciers contemporains, ce livre est un roman que l’on adore pour sa richesse, sa qualité d’écriture, son histoire romanesque et pour la somme de réflexions soulevées (l’écriture, la vieillesse, le désir…).
Comme tous nos meilleurs romans, on ne peut pas le lâcher de nos mains et en même temps on veut vraiment faire durer le plaisir !
On dit au revoir à ce cher N. Zuckerman mais pas à notre Philip Roth qui a déjà quelques livres d’avance aux Etats-Unis et des manuscrits.
NB/ Il est tout à fait possible de lire cet 9ème opus Zuckerman indépendamment des autres.
Signé Gaélig.