LE MOT ET LE RESTE (sur Miles Davis, Hard'n'Heavy, Magma et les Beatles)
Editions Le Mot et le Reste :
www.atheles.org/lemotetlereste
Cet automne encore Le Mot et le Reste s'impose comme le meilleur éditeur de toutes les musiques. Loin des titres racoleurs qui déboulent pour Noël (mais on va pas bouder tout ça, on est bon public), cet éditeur creuse son sillon et développe un catalogue passionnant et passionné.
Premier opus de la rentrée, et pas des moindres :
Ashley Kahn, Kind of blue : le making of du chef-d'oeuvre de Miles Davis
préface de Jimmy Cobb - traduit de l'américain par Philippe Paringaux (pendant que j'y suis : Casterman vient de rééditer sa BD avec Loustal, Barney et la note bleue, sur Barney Wilen, le saxophoniste, que l'on retrouve brièvement dans Kind of Blue -la boucle est bouclée)
Évidemment si vous ne connaissez pas le CHEF D'OEUVRE ABSOLU qu'est Kind of Blue, le livre va vous intéresser moyennement. Donc, commencer par vous procurer le CD. Je n'ai pas la dernière version du disque (édition Legacy chez Columbia sorti cette année pour les 50 ans, avec alternate takes and so on mais j'ai le CD en plaqué or (si,si!! j'suis con des fois, j'vous jure!) et un bootleg nommé Making of Kind of blue qui circule chez les fans depuis belle lurette)
Mais le CD simple suffira. Normalement, comme le rappelle l'auteur du livre, Ashley Kahn, même les personnes qui n'ont qu'un seul CD de jazz ont celui là. On se contentera de ça (pour le moment).
Tiens, écoutez ça pendant votre lecture (l'image est fixe)
http://www.youtube.com/watch?v=DEC8nqT6Rrk&feature=fvw
http://www.youtube.com/watch?v=PoPL7BExSQU&feature=related
Pourquoi faire un livre sur un album (1???) de Miles Davis? Pourquoi celui-là et pas In a silent way, dix ans plus tard (par ex, puisque c'est mon premier émoi en jazz)?
Parce qu'en plus d'être le plus vendu des disques de jazz, d'être considéré comme un (sinon LE) meilleur disque de jazz de tous les temps (je ne suis pas loin de le penser), le disque est une charnière. Pour Miles Davis, pour Coltrane, pour le jazz, pour la musique. Pour le monde entier donc.
Ca doit être chiant? demanderont les plus incrédules d'entre vous. Que nenni, les amis. C'est passionnant. Des premières années deformation de Miles Davis à la montée en puissance du sextet génialissime, tout est là. C'est limpide (quelques passages un peu technique), entrecoupé de citations tirés d'interviews et on sent tellement de passion derrière tout ça qu'on a qu'une envie : écouter, écouter et écouter cette musique stellaire.
Imaginez ça : Miles Davis, John Coltrane, Julian "Cannonball" Adderley, James Cobb, Paul Chambers et Wynton Kelly/Bill Evans.
J'ai toujours trouvé difficile de parler de musique, pensant qu'une écoute valait mieux que n'importe quel discours, même élogieux. On a ici la preuve que c'est possible.
Puisqu'on parle de Miles, sachez que l'actualité pense beaucoup à lui. Une nouvelle compil' (2cds et 1 dvd) est imminente. J'ai toujours trouvé débile les compilations de jazz, mais bon... Le seul avantage que j'y trouve, c'est qu'on a rapidement (trop rapidement, bien souvent) un panorama d'une carrière. Dans le cas de Miles Davis, dont on dit qu'il a révolutionné le jazz cinq fois, imaginez ce que ça peut donner...
Retour aux livres avec deux autres ouvrages indispensables :
Miles Davis : 80 musiciens témoignent(Ed. Actes Sud) (ils avaient fait Coltrane il y a un an ou deux), très intéressant mais un petit peu cher quand même...
et :
We Want Miles : Miles Davis, le jazz face à sa légende(Ed. Textuel/Cité de la Musique), album de l'expo à la Cité de la Musique du 16 octobre 2009 au 17 janvier 2010. Très richement illustré, on a ici toute la carrière de Miles Davis et, là, ça prend une autre dimension parce que le génie ne s'arrête pas en 1959... Ca continue dans les années 60, je trouve que ça s'arrête dans les 70's -d'ailleurs Miles Davis lui-même fait un break de cinq ans- (mais bon, d'autres aiment l'époque électrique fusion) et ça repart dans les early 80's avec We Want Miles! justement (sans oublier l'excellent Star People).
L'ouvrage est très beau et ça confirme une chose : Miles Davis avait la classe! (c'est d'ailleurs ce qui définit souvent Miles Davis) et le génie de s'entourer toujours des meilleurs musiciens. Wayne Shorter, Herbie Hancock, Joe Zawinul, Dave Liebman, Keith Jarrett, Dave Holland, John Scofield, Kenny Garrett, Marcus Miller, etc, etc. Tous ces musiciens ont fait une carrière solo comme leader.
Avoir joué avec Miles Davis, sur un CV, ça claque!
Le Mot et le Reste vient également de publier Hard'n'Heavy : 1966-1978, sonic attack de Jean Sylvain Cabot et Philippe Robert (déjà auteur de Great Black Music et Rock Pop un itinéraire en 140 albums essentiels). Bon, je ne vais pas mentir : c'est pas ce que je préfère donc je ne me suis pas précipité mais je vais jeter un coup d'oeil. Je dis ça et j'ai commencé la journée en écoutant Appetite for destruction des Guns'n'Roses... (qui devrait trouver sa place dans le tome 2 annoncé en fin de volume) Philippe Robert nous avait déjà régalé avec ses deux précédents parcours. Il sait donner envie ce monsieur, y a pas de doute. Le seul problème, c'est après. Ca se corse. Essayez de trouver la centaine d'albums dont il vante les mérites relève du parcours du combattant dans un désert. J'en suis encore à chercher certains qui figuraient dans Great Black Music (vous remarquerez que Jimi Hendrix figure dans les deux classements).
Bon courage aux fans de hard!
Toujours chez Le Mot et le Reste, on nous annonce un livre qui devrait nous intéresser (admirez l'art de la litote!)
Geoff Emerick & Howard Massey, En studio avec les Beatles(avec une introduction d'Elvis Costello) traduit de l'anglais par Philippe Paringaux (encore lui) - À paraître le 24 novembre 2009
Ca devrait être l'ami idéal qui va accompagner la redécouverte des Beatles remasterisés -ou mieux encore : le compagnon des sessions complètes d'enregistrement de l'hiver 1969 (pour ceux qui suivent, l'année de In a silent wayde Miles Davis, donc)
Keskecè??? Tout (ou presque) ce que les Beatlesont fait en studio pour enregistrer Let It Be, soit 83 cds, 2187 morceaux, 97 heures 44 minutes et 7 secondes de Beatles en studio. C'est sûr, faut aimer les Beatles. On ne s'adresse pas ici à l'auditeur lambda qui croit que posséder "1" (la compil des numéros des Fabs Four) est suffisant.
Le témoignage d'un jeune ingénieur su son qui poussait les boutons sur l'album Revolver, on va découvrir ça avec bonheur et curiosité...
Toujours le même excellent éditeur, et cette fois-ci encore plus attendu parce qu'il n'y a vraiment pas grand chose sur le sujet (que dalle, en fait) et que le sujet est pourtant PASSIONNANT :
Philippe Gonin, Magma - À paraître le 24 novembre 2009
www.atheles.org/lemotetlereste
Cet automne encore Le Mot et le Reste s'impose comme le meilleur éditeur de toutes les musiques. Loin des titres racoleurs qui déboulent pour Noël (mais on va pas bouder tout ça, on est bon public), cet éditeur creuse son sillon et développe un catalogue passionnant et passionné.
Premier opus de la rentrée, et pas des moindres :
Ashley Kahn, Kind of blue : le making of du chef-d'oeuvre de Miles Davis
préface de Jimmy Cobb - traduit de l'américain par Philippe Paringaux (pendant que j'y suis : Casterman vient de rééditer sa BD avec Loustal, Barney et la note bleue, sur Barney Wilen, le saxophoniste, que l'on retrouve brièvement dans Kind of Blue -la boucle est bouclée)
Évidemment si vous ne connaissez pas le CHEF D'OEUVRE ABSOLU qu'est Kind of Blue, le livre va vous intéresser moyennement. Donc, commencer par vous procurer le CD. Je n'ai pas la dernière version du disque (édition Legacy chez Columbia sorti cette année pour les 50 ans, avec alternate takes and so on mais j'ai le CD en plaqué or (si,si!! j'suis con des fois, j'vous jure!) et un bootleg nommé Making of Kind of blue qui circule chez les fans depuis belle lurette)
Mais le CD simple suffira. Normalement, comme le rappelle l'auteur du livre, Ashley Kahn, même les personnes qui n'ont qu'un seul CD de jazz ont celui là. On se contentera de ça (pour le moment).
Tiens, écoutez ça pendant votre lecture (l'image est fixe)
http://www.youtube.com/watch?v=DEC8nqT6Rrk&feature=fvw
http://www.youtube.com/watch?v=PoPL7BExSQU&feature=related
Pourquoi faire un livre sur un album (1???) de Miles Davis? Pourquoi celui-là et pas In a silent way, dix ans plus tard (par ex, puisque c'est mon premier émoi en jazz)?
Parce qu'en plus d'être le plus vendu des disques de jazz, d'être considéré comme un (sinon LE) meilleur disque de jazz de tous les temps (je ne suis pas loin de le penser), le disque est une charnière. Pour Miles Davis, pour Coltrane, pour le jazz, pour la musique. Pour le monde entier donc.
Ca doit être chiant? demanderont les plus incrédules d'entre vous. Que nenni, les amis. C'est passionnant. Des premières années deformation de Miles Davis à la montée en puissance du sextet génialissime, tout est là. C'est limpide (quelques passages un peu technique), entrecoupé de citations tirés d'interviews et on sent tellement de passion derrière tout ça qu'on a qu'une envie : écouter, écouter et écouter cette musique stellaire.
Imaginez ça : Miles Davis, John Coltrane, Julian "Cannonball" Adderley, James Cobb, Paul Chambers et Wynton Kelly/Bill Evans.
J'ai toujours trouvé difficile de parler de musique, pensant qu'une écoute valait mieux que n'importe quel discours, même élogieux. On a ici la preuve que c'est possible.
Puisqu'on parle de Miles, sachez que l'actualité pense beaucoup à lui. Une nouvelle compil' (2cds et 1 dvd) est imminente. J'ai toujours trouvé débile les compilations de jazz, mais bon... Le seul avantage que j'y trouve, c'est qu'on a rapidement (trop rapidement, bien souvent) un panorama d'une carrière. Dans le cas de Miles Davis, dont on dit qu'il a révolutionné le jazz cinq fois, imaginez ce que ça peut donner...
Retour aux livres avec deux autres ouvrages indispensables :
Miles Davis : 80 musiciens témoignent(Ed. Actes Sud) (ils avaient fait Coltrane il y a un an ou deux), très intéressant mais un petit peu cher quand même...
et :
We Want Miles : Miles Davis, le jazz face à sa légende(Ed. Textuel/Cité de la Musique), album de l'expo à la Cité de la Musique du 16 octobre 2009 au 17 janvier 2010. Très richement illustré, on a ici toute la carrière de Miles Davis et, là, ça prend une autre dimension parce que le génie ne s'arrête pas en 1959... Ca continue dans les années 60, je trouve que ça s'arrête dans les 70's -d'ailleurs Miles Davis lui-même fait un break de cinq ans- (mais bon, d'autres aiment l'époque électrique fusion) et ça repart dans les early 80's avec We Want Miles! justement (sans oublier l'excellent Star People).
L'ouvrage est très beau et ça confirme une chose : Miles Davis avait la classe! (c'est d'ailleurs ce qui définit souvent Miles Davis) et le génie de s'entourer toujours des meilleurs musiciens. Wayne Shorter, Herbie Hancock, Joe Zawinul, Dave Liebman, Keith Jarrett, Dave Holland, John Scofield, Kenny Garrett, Marcus Miller, etc, etc. Tous ces musiciens ont fait une carrière solo comme leader.
Avoir joué avec Miles Davis, sur un CV, ça claque!
Le Mot et le Reste vient également de publier Hard'n'Heavy : 1966-1978, sonic attack de Jean Sylvain Cabot et Philippe Robert (déjà auteur de Great Black Music et Rock Pop un itinéraire en 140 albums essentiels). Bon, je ne vais pas mentir : c'est pas ce que je préfère donc je ne me suis pas précipité mais je vais jeter un coup d'oeil. Je dis ça et j'ai commencé la journée en écoutant Appetite for destruction des Guns'n'Roses... (qui devrait trouver sa place dans le tome 2 annoncé en fin de volume) Philippe Robert nous avait déjà régalé avec ses deux précédents parcours. Il sait donner envie ce monsieur, y a pas de doute. Le seul problème, c'est après. Ca se corse. Essayez de trouver la centaine d'albums dont il vante les mérites relève du parcours du combattant dans un désert. J'en suis encore à chercher certains qui figuraient dans Great Black Music (vous remarquerez que Jimi Hendrix figure dans les deux classements).
Bon courage aux fans de hard!
Toujours chez Le Mot et le Reste, on nous annonce un livre qui devrait nous intéresser (admirez l'art de la litote!)
Geoff Emerick & Howard Massey, En studio avec les Beatles(avec une introduction d'Elvis Costello) traduit de l'anglais par Philippe Paringaux (encore lui) - À paraître le 24 novembre 2009
Ca devrait être l'ami idéal qui va accompagner la redécouverte des Beatles remasterisés -ou mieux encore : le compagnon des sessions complètes d'enregistrement de l'hiver 1969 (pour ceux qui suivent, l'année de In a silent wayde Miles Davis, donc)
Keskecè??? Tout (ou presque) ce que les Beatlesont fait en studio pour enregistrer Let It Be, soit 83 cds, 2187 morceaux, 97 heures 44 minutes et 7 secondes de Beatles en studio. C'est sûr, faut aimer les Beatles. On ne s'adresse pas ici à l'auditeur lambda qui croit que posséder "1" (la compil des numéros des Fabs Four) est suffisant.
Le témoignage d'un jeune ingénieur su son qui poussait les boutons sur l'album Revolver, on va découvrir ça avec bonheur et curiosité...
Toujours le même excellent éditeur, et cette fois-ci encore plus attendu parce qu'il n'y a vraiment pas grand chose sur le sujet (que dalle, en fait) et que le sujet est pourtant PASSIONNANT :
Philippe Gonin, Magma - À paraître le 24 novembre 2009
Pour ceux qui ne connaissent pas Magma (comme je vous plains : vous pensez que la chanson française des années 70, c'était Cloclo/ comme je vous envie : vous allez prendre une claque le jour béni où vous découvrirez le léviathan), voici deux extraits de concerts.
Le problème du choix ici très difficile : ne pas vous faire peur mais vous donnez tout de même une idée de la force de Magma... Alors deux morceaux. Le premier va vous rassurer. En français, avec des cuivres suintants et une section rythmique aussi efficace que, somme toute, traditionnelle. Vous aurez une image de la puissance de feu de Magma avec la voix de Christian Vander et le crescendo monstrueux des 3 dernières minutes.
http://www.youtube.com/watch?v=RS0pKRBdHFA&feature=related
Bien.
Et il y a le Magma des années 70. Putain! Un OMNI (Objet Musical Non Identifié) omni-musical (comme on dit omnivore : Magma dévore le jazz, le classique, le rock -progressif ou non-, le gospel et recrache tout ça, digéré en un magma diabolique.) Des dingues, une sorte de secte arborant un symbole kabalistique étrange. La gueule de Vander quand il cognait sur sa batterie (il dédie son oeuvre à Coltrane), les voix (Stella, sa soeur, Klaus Basquiz,etc), la basse de Bertram. Et le kobaien, la langue inventée par Vander et sa clique pour dire son univers (une sorte de mélange d'allemand, d'anglais et de pudding indo-européen).
http://www.youtube.com/watch?v=g9yaYvrp3B4
Mais surtout ne vous arrêtez pas à ça. Allez dans une médiathèque ou sur internet et cherchez à Magma ou Christian Vander ou Christian Vander Trio ou Les Voix de Magma ou Offering ou Stella Vander. Tout est bon.
Préparez vous à être secoué.
Et souvenez qu'à l'époque, la musique en France, c'était encore Richard Anthony faisant des reprises des Beach Boys (ou l'inverse!).
Et j'entends siffler le train...
Signé Stéphane
Et n'oubliez pas d'aller visiter le site du Mot et le Reste, leur catalogue est excellent.
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