Mémoires d'outre-tombe * : sur La Tour Noire de Louis Bayard - une lecture critique de Stéphane
Au départ, ce n'est pas forcément my cup of tea, les romans policiers historiques. Si je n'avais pas vu quelque part une référence à L'Aliéniste, je ne suis même pas sûr que je me serais lancé dans la lecture de La Tour noire de Louis Bayard (Ed. Cherche Midi.)
Quel con, des fois, j'vous jure!
Peut-être que j'y regarderais à deux fois, la prochaine fois que j'en tiendrais un. Les romans policiers historiques, ça peut être bien. Voire plus, même.
Mais je m'emballe.
Louis Bayard, dont c'est le deuxième roman traduit en France, après Un Oeil bleu pâle, nous emmène en pleine Restauration et dans le Paris de Vidocq. Et quand je dis le Paris de Vidocq, ce n'est pas une image tant le tonitruand chef de la Sureté envahit le roman, jusqu'à devenir "le grand Vidocq, omnivore divinité à forme humaine et à la poitrine moussue." Il en vient d'ailleurs à occulter ce que la quatrième de couv' nous annonce comme "une reconstitution magistrale du Paris de l'époque". Mais ce n'est pas pas forcément gênant, le personnage est, lui, magistral.
"C'est certainement un de ses talents. Pris sur le fait, il parvient toujours à vous prendre à votre tour."
L'intrigue tourne autour de la disparition de Louis XVII, et alterne avec le journal du médecin qui a suivi, pendant quelques mois, l'évolution (ou plutôt la déterioration) de la santé du king to be. Le roman commence avec un extrait de ce journal, et vient ensuite l'ouverture du récit d'Hector Carpentier :
"Je suis un homme d'un certain âge, c'est-à-dire assez vieux pour m'être fourvoyé de mille manières. Et je suis moi-même surpris de le constater, mais le seul conseil que je puisse vous prodiguer est le suivant : faites qu'on ne trouve pas votre nom dans la culotte d'un mort."
Je pense à l'ouverture de Le Nom de la Rose mais je continue... Et ça fonctionne assez vite et assez efficacement pour que j'aille au bout.
Ce n'est pas le thriller de l'année (ça l'est pour le Washington Post) mais faut avouer, de bon gré, que c'est efficace jusqu'à la dernière page. Et ça ne manque pas d'humour, ce qui est déjà ça.
Signé Stéphane.
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* Chateaubriand apparait dans le roman, ça explique le clin d'oeil; l'histoire telle qu'elle est présentée dans le livre, le justifie.