On ze road again : sur Rouler de Christian Oster - une lecture critique de Gaëlig
Il faut parler de ce livre aux éditions de l’Olivier (qui décidément font une belle rentrée) car il fait du bien au paysage littéraire français.
Road novel comme on en fait peu en France, Rouler de Christian Oster est un court roman qui nous emporte sur de petites routes sinueuses et dans de petits villages du sud de la France, en compagnie de Jean, qui, on peut le dire, a fui Paris, et roule, roule et roule, direction le Sud, et sûrement Marseille, juste parce qu’il aime le mot.
Jean est un de ces personnage qu’on aime parce qu’il est un peu décalé, un peu mystérieux et infiniment attachant.
On le suit dans ses doutes, ses peurs, ses moments d’errance et d’ennui. Ses rencontres avec les autres sont à chaque fois chaotiques, lui n’étant pas prêt à céder à un échange, voulant rester à tout prix dans sa solitude et finalement, se trouvant obligé d’accepter la société qui rôde autour.
Loin d’être sombre, Rouler est empli d’une atmosphère indescriptible pleine de douceur, de calme et de silence. On est à la place de Jean, seul, fuyant sa vie, en croyant que la solitude nous fera du bien et finalement nous rendant compte ce qu’est l’ennui, sans les gens.
Un roman puissant, émouvant et, bizarrement, très prenant!
Signé Gaélig