Piggies* : sur Comme une bête de Joy Sorman - une lecture critique de Gaëlig
Comme une bête de Joy Sorman (Gallimard) est un livre particulier, qui nous happe tout de suite dans les méandres du sang et de la chair. On est tantôt enchanté, tantôt dégoûté, horrifié. Un livre qui ne laisse pas de marbre que vous soyez amateur de viande ou pas.
On suit Pim, jeune ado de Ploufragan plutôt médiocre à l’école, se laisser guider vers le CAP boucher. Et une passion s’éveille. Qui devient vite une obsession.
Un peu décalé (il ne peut s’empêcher de caresser le corps des filles en y dessinant les différentes parties des carcasses de viandes… Ce qui leur plaît plus ou moins…), un peu fou, Pim est un personnage doux et plein de charme. Attachant comme je les aime.
Des élevages à la boucherie en passant par l’abattoir, tout est passé en revue, brillamment, dans une langue fluide et stylée. La nature et les bêtes sont sublimées, colorées et vivantes.
Joy Sorman, évidemment, nous relance sur le sujet si bien traité par Jonathan Safran Foer dans Faut-il manger les animaux ? mais sans pour autant en faire une critique acerbe de l’industrie de la viande aujourd’hui. Les faits sont là, c’est tout.
Après, si on est comme Pim et qu’on aime la viande comme on aime les bêtes, on doit apprendre à gérer, à accepter notre comportement pour ce qu’il est : humain.
Un très bon livre, rouge sang, qui nous donnent pas mal de sensations mais qui ne m’a pas du tout empêché de manger un bon steak une fois la dernière page fermée !
Signé Gaëlig
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* La fièvre gagne les membres de Serendipity! Galig a choisi le titre.