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SERENDIPITY

So what?* : sur Divorce à la Musulmane à viale Marconi d'Amara Lakhous - une lecture critique de Stéphane

24 Juin 2012, 14:11pm

Publié par Seren Dipity

Exceptionnellement, des informations biographiques sur l'auteur ne sont pas inutiles (très9782742770380.jpg souvent, on s'en fiche - ou on devrait) et comme je suis un peu fainéant, je recopie le texte de la quatrième de couv' : "Né en Algérie de parents kabyles, Amara Lakhous a longtemps vécu à Rome, où il s'est installé en 1995. Il réside aujourd'hui à Turin. Journaliste, anthropologue et romancier, il a reçu plusieurs prix pour Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio (Actes Sud, 2007 - Babel ce mois-ci), qui a été porté à l'écran en Italie en 2010."

Dans ce nouveau roman, Amara Lakhous continue d'explorer les relations compliquées entre les diverses communautés vivant en Italie. Alternant les récits d'Issa et de Sofia, le roman flirte avec le roman d'espionnage, le roman ethno et le roman d'amour. Mais méfiez vous, ici tout est faux : Issa se nomme en réalité Christian Mazzari; Sofia, Safia; le complot terroriste peine à allumer la moindre mèche, et l'amour est un divorce...

9782330008901Ca débute comme ça :

"Je deviens enfin opérationnel le samedi après-midi de la dernière semaine d'avril."

Christian Mazzari a été recruté pour ses compétences linguistiques et ses connaissances du monde arabe. Sa mission : espionner dans le quatier Little Cairo de Rome. Dans cet ère post-11 septembre, un attentat semble se préparer et il faut intervenir. Vite et fort. Sofia/Safia, elle, est une égyptienne, femme au foyer, malheureuse, qui tente de ne pas se laisser aller à regarder les telenovela sentimentales qui passent à longueur de journée à la télévision.

Leurs destins vont, bien entendu, se croiser...

Sur le ton de la comédie, Amara Lakhous nous offre un regard à la fois tendre et cruel sur la société italienne contemporaine mais aussi sur l'islam et le sort qui est fait aux femmes. Rien de blasphématoire, juste quelques vérités bien senties sur le voil, le quotidien, le rôle des uns et des autres, le sort réservé après la mort, l'excision. Sofia parle, raconte. "Et alors? Alors rien."* Voilà le leitmotiv très fréquent du discours de Sofia, parce qu'elle sait que sa parole ne peut rien changer. Mais elle parle tout de même, ça la libère un peu. Et puis, on ne sait jamais, ça peut aider à changer les choses, hein?!

"A dire vrai, cette discussion radiophonique sur la violence domestique me laisse sans voix. Pourquoi? Je pensais que les femmes étaient victimes de violences dans des pays en guerre comme l'Afghanistan ou l'Irak; là où sévit la haine raciale comme dans certains pays africains et musulmans et dans les régions où règnent la pauvreté et l'ignorance. Mais pas en Italie! L'Italie est quand même un pays européen, occidental, qui fait partie du G8, et cetera, et cetera, ou je me trompe?"

Sur fond omniprésent de Mme Al-Jazira et de soap italien, Divorce à la musulmane à viale Marconi est un exercice  de faux en écriture...

"Que Satan soit maudit! Ce qu'il faut supporter! Une telenovela tirée d'une histoire vraie. Le pire du pire des telenovelas égyptiennes, brésiliennes, mexicaines et turques mises toutes ensemble!"

 

Signé Stéphane.

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* Capisce?

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