En Pologne, année 1889. Le rabbin Eliezer ben Zephyr tombe dans une mare gelée. Cent ans plus tard à Memphis, Bernie Karp, adolescent américain un peu déjanté, retrouve le rabbin dans le congélateur familial. Et découvre ce qui est le «secret de la famille», Bernie découvre cette héritage humain et se plonge dans des études mystiques avec passion et une réussite relative.
Notre rabbin décongelé, lui se lance à corps perdu dans le marché du bonheur avec un entrain tout américain, en créant «la maison des lumières», sorte d' «école de la transcendance» et de «Kabbale tantrique».
S'entremêlent le récit de l'exil, en double voix, de Lotz à New-york passant par Israël et enfin Memphis. Avec son lot de tragédie dans cette saga familiale.
L'histoire de cette famille juive particulière nous plongent dans un bouillon de culture yiddish, de la diaspora des premiers immigrants, au mafiosi juifs des années 20, des kibboutzims en terre promise, au matérialisme pro-consommateur américain.
Des personnages truculents peuplent ce récit.
Lou la «petite amie de Bernie » qui voudrait partager ses «épisodes corporels».
Yosl, roi du choléra et son fils Salo, le premier gardien du cercueil, avec sa femme Bash Puah.
Leurs enfants Yannech et Yoyneh, et surtout Jocheved/Max.
L'ingénieux Shnerl Karp.
Ruby Kid Karp le mafieux, le méchant, le tueur, devenu sage.
Shpinste «la trayeuse, la lavandière, la dénicheuse de nids».
Et aussi.
Relire ou découvrir Isaac Bashevis Singer.
Plonger dans le «Yiddish Land».
Écouter un klemmzer band, Avishai Cohen ou Chava Alberstein dans son magnifique «Frilig».
Une fin étonnante et magique.
A mon humble avis.
Le rabbin congelé est un roman barré, c'est clair, mais c'est tellement bien écrit que l'on est vite pris par l'histoire, et surtout par le style dans la pure tradition du roman juif yiddish, avec un voyage parallèle entre deux mondes, ce n'est pas un roman que l'on peut apprécier un peu, trouver cela distrayant, pas mal, non je crois que l'on aime ou l'on aime pas, pour ma part, דאָס איז מיר אַ וווּנדער , Dos iz mir a vunder.
Signé Pierre
Steve Stern, Le Rabbin congelé (The Frozen Rabbi), traduit de l'anglais par Mireille Vignol (traductrice de Mosley, Kenneth Cook et Roger Smith, entre autres). Ed. Autrement.
___________________________
* Puisque Pierre ne m'a pas donné de titre, je continue de m'amuser! Encore un titre des Beatles!