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SERENDIPITY

Who wrote what? : sur Le Livre sans nom de Anonyme - une lecture critique de Stéphane

14 Août 2010, 13:37pm

Publié par Seren Dipity

C'est l'un des buzzs littéraires du moment : livresansnom.jpg

Le Livre sans nom, Anonyme, Ed. Sonatine (traduit par Diniz Galhos)

Trois des membres de serendipity l'ont lu et en parlent. Les autres ont arrêté de buzzer.

Comme nous ne sommes pas des rustres, c'est Caroline qui ouvre le bal (des vampires) :

 

Question scénario ce bouquin est une vraie bombe! c'est du pur Tarantino alors autant dire que ça déchire. Un bled d'Amérique du Sud où toutes sortes de raclures se sont données rendez-vous, un tueur en série (le bourbon kid) particulièrement vicelard, deux moines naïfs spécialistes en arts martiaux, un patron de bar qui se planque derrière son comptoir pour éviter les balles perdues, une superbe blonde amnésique qui a échappé au précédent massacre du tueur, un sosie d'Elvis comme tueur à gages sans oublier deux flics très spéciaux.... Le tout sous couvert d'un mystérieux livre sans nom dont tous les lecteurs se sont fait trucider et d'une pierre aux étranges pouvoirs qui suscite les convoitises. Bref les personnages sont hauts en couleur et ont une espérance de vie qui ne dépasse pas la demi heure de lecture...Dommage que le style soit un peu lourd... Bon allez c'est pas de la grande littérature mais si vous arrivez à passer outre, le jeu en vaut la chandelle. C'est bourré d'humour, de références cinématographiques, ça démarre comme dans un western et on finit au pays de Buffy (un peu déstabilisant oui) sauf que la chute est pas mal du tout. n264464.jpg

 

Et nous enchaînons avec Arnaud :

 

Chic! un nouveau Sonatine!
C'est ce que je me suis au mois de juin, en recevant ce livre, qui m'a été offert le jour même de sa sortie.
Parmi le milieu des libraires et autres amateurs de polars, Sonatine, en 2 ou 3 ans est devenu une référence et comme diraient certains, à la lecture de l'ensemble du catalogue: "au pire, c'est juste un bon livre"
Eh bien, voilà, ce qui devait arriver est arrivé, la nature française ayant horreur du vide, tout comme en grammaire, on a trouvé l'exception qui confirme la règle...
Attention, il ne s'agit pas d'une nullité sans nom, non, mais simplement d'un livre dont l'intérêt littéraire est plus que limité, malgré la bonne idée de vouloir associer la littérature et le cinéma de genre vampiro-déconno-virilo-western.
Comme l'indique la 4ème de couverture, nous sommes typiquement dans le scénario de film réalisé par Roberto Rodriguez, dont l'idée aurait été soufflée par Tarantino et dont les effets seraient des références aux films de John Carpenter et John Woo. N'oublions pas Sergio Leone et la récente série (saison 3 en diffusion cet été) True Blood.
Mais le problème est là: un scénario n'est pas un livre!
Arrêtons nous là, j'ai passé un moment de récréation délirant, j'aurais juste aimé que ce fût plus touffu!

 

Et Stéphane termine, puisqu'il est le dernier à avoir terminé le livre :

 

n272140.jpgJe trouve Caroline et Arnaud un peu raides. Vrai, le livre n'est pas un chef d'oeuvre d'écriture. Mais, PUTAIN!, heureusement que c'est pas écrit comme du Quignard!

L'écriture est à l'image de la diégèse mes amis : brutale, viscérale (éviscérée, diraient certains), déjantée, rock'n'roll (limite hardcore), vidée (sucée) de sa littérarité.

J'aime bien les Avertissements que l'on trouve à l'entrée des livres : "Amis lecteurs que ce livre lisez..."

Car, enfin, on sait où l'on va, non? Et on y va avec plaisir. Dès les premières pages, on sait où on met les pieds. Preuve de l'habilité de l'auteur, il utilise l'un des topoï les plus répandus de l'ouverture de roman :  l'entrée. Et, tout de suite, il vous met en garde :

 

"Sanchez avait horreur que des inconnus entrent dans son bar. En fait, il détestait également les habitués, mais il les acceuillait tout simplement parce qu'il avait peur d'eux. Econduire un habitué, ce serait signer son propre arrêt de mort."

 

Une fois entré dans ce rade pourri où l'on vous sert de l'urine en guise de bienvenue, vous avez 99% de chance de ne pas en sortir vivant. Ca va vite! Ca dézingue beaucoup! Ca rebondit sans cesse! C'est bourré de références à la zic, au cinoche et à la téloche. C'est drôle. Et, en plus, c'est un vrai page-turner...

Rien que la scène du festival de la lune avec tous les personnages déguisés est un pur moment d'anthologie.

Je ne sais pas si c'est réellement Tarantino qui a écrit ça. Rien que l'idée que ça pourrait être lui est suffisante (et semble fondée) pour donner envie et combler de plaisir les fans du cinéaste. Ce qui est sûr c'est qu'on trouve ici un sens du rythme et du découpage des scènes qui rappellent Tarantino... Avec des dialogues jouissifs et des discussions philosophiques pour passer des tests de compatibilité, du genre : Copycat ou Ring? De Niro ou Al Pacino? 

 Faites-vous plaisir!

 

Un dernier détail : dans le roman, tous ceux qui ont lu Le livre sans nom sont morts.

 

Tous.

 

Vous voilà prévenus.

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C
<br /> <br /> Suis d'accord!!! et en plus on a pas été si durs que ça avec ce pauvre anonyme qu'a pas le courage d'assumer sa plume <br /> On a dit tous les 2 qu'on avait passé un bon moment non? Bon allez il parait qu'il en a 2 autres sous le coude on verra ce que ca donne, en attendant c'est un bon coup marqueting.....<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Dis donc, entre Quignard et l'espoir d'un scénario BIEN écrit, y'a un peu de marge, non? C'est pas parce que t'es le chef du site que tu peux<br /> avoir toujours raison, non mais dis donc...<br /> <br /> <br /> <br />
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