Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SERENDIPITY

Dancing in the dark : sur Danse Noire de Nancy Huston - une lecture/critique de Gaëlig

1 Septembre 2013, 10:46am

Publié par Seren Dipity

Un livre hors-norme par sa forme… Paul Schwartz, assis au chevet de Milo, son compagnon, écrit le scénario du film qui retracera la vie extraordinaire de celui-ci.

Pour être comprise, cette vie doit être inscrite dans l’histoire de sa famille, à travers trois personnages clefs que nous suivront indépendamment tout au long du livre.

-Son grand-père, Neil Kerrigan/Noirlac, irlandais passionné pendant la révolte sanglante de 1916 à Dublin, aspirant écrivain, ami de Yeats et Joyce. Il exilera au Canada et poursuivra une vie qu’il n’a pas vraiment choisi.

-Sa mère, jeune prostituée indienne vivant au Canada, tombera sous le charme de Declan, jeune Irlandais, fils de Neil.

- Et Milo donc, fruit de cet amour qui, orphelin ou non, se construira une vie exceptionnelle. Nancy Huston s’interroge ici sur le conflit intime entre la transmission de l’héritage et le besoin de clamer sa propre indépendance.

La construction peu facile à suivre au début (le temps de s’habituer) et le bilinguisme constant (exercice de style particulièrement réussi) fait de Danse noire un roman complexe.

Mais c’est aussi une fresque familiale qui traite de l’exil, de la transmission, des racines et de l’identité avec pour lien, pour fil directeur, la capoeira, cette « danse noire » symbolisant la révolte et la résistance. Ces vies, la vie d’une seule et même famille, racontées dans ce scénario sont un cadeau pour le lecteur, qui se trouve complètement happé et qui se laisse traverser par le 20ème siècle entre l’Irlande et le Québec avec délectation.

Très beau roman donc, très fort, pour ceux qui recherche dans leurs lectures plus que du plaisir facile. Ici, on y met de soi et on en ressort moins vide, des connaissances humaines, historiques et sociologiques en plus.

La littérature comme nourriture, nous y sommes.

Signé Gaëlig

Commenter cet article