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SERENDIPITY

I don’t want to miss a thing* : sur Le plus beau de tous les pays de Grace McCleen - une lecture critique d'Arnaud

22 Août 2013, 12:43pm

Publié par Seren Dipity

Judith McPherson est une petite fille qui vit avec son papa et qui n’a pas de maman..

Elle vit dans un petit pavillon, dans un paysage du nord de l’Angleterre, souligné par les usines.

Son papa est ouvrier, et surtout il fait partie des « prêcheurs de l’apocalypse » ce qui l’oblige à passer son temps libre à alerter tout le monde de l’imminence d’Armageddon.

C’est donc dans ce contexte on ne peut plus positif et chaleureux que Judith a été élevée.

Bien qu’étant une petite fille intelligente, elle est conditionnée par ce qui l’entoure et voue à son père une obéissance et une admiration sans bornes.
Son recours est un petit monde qu’elle a recréé dans sa chambre et sur lequel elle règne comme un dieu sur le « plus beau de tous les pays »

Un jour elle imagine que Dieu s’adresse à elle et lui confère la possibilité de réaliser ce qui lui plaît.

Ce « pouvoir » elle va l’utiliser pour se débarrasser d’un opportun, en parler autour d’elle pour signaler le fait qu’elle réalise des miracles et que ce n’est peut-être pas bien, mais ne sera jamais prise au sérieux.

Le pire, est que cette faculté va se retourner quasiment contre elle et son entourage et qu’il faudra des trésors d’imagination et de réflexion pour s’échapper de ce « piège » dont elle est certainement la victime depuis trop longtemps, le tout, sans heurter personne autour d’elle.

 

Grace McCleen a réussi avec cette histoire, à aborder différents sujets, tous aussi graves les uns que les autres, souvent liés par le contexte social (pauvreté, travail, grève religion, croyance, bêtise humaine…), en nous forçant à la réflexion, sans tomber dans la mièvrerie.

Elle a même réussi parfois à glisser des piques d’humour, dignes des Monthy Python, comme quand le père –qui rappelons-le, ne croit qu’à la fin du monde et à un au-delà bien meilleur ou chacun marchera main dans la main- vient réveiller sa fille, et qu’elle, ouvrant les yeux en sursaut s’exclame :

« -ça y est ? c’est la fin du monde ? c’est Armageddon ?

-Non chérie, c’est l’heure de se réveiller, et d’aller à l’école ! »

 

C’est aussi un livre que l’on pourrait sortir, vendre, et surtout lire en dehors de toute actualité littéraire (on parle de rentrée ces temps-ci il me semble)…

Signé Arnaud

__________________

* Aerosmith, Bo du film Armageddon

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