Crooaaahhhh : sur Tom Robbins et Comme la grenouille sur son nénuphar - une lecture critique de Jean-Philippe
Comme la grenouille sur son nénuphar
Tom Robbins
Ed. Gallmeister
http://www.gallmeister.fr/accueil
A plus de 70 ans Tom Robbins est une légende de la littérature américaine. Adulé par de nombreux fans, héritier de la contre culture et de la beat génération, auteur d’un chef-d’œuvre devenu best seller, Même les cow-girls ont du vague à l’âme (pas très bien adapté au cinéma par Gus Van Sant), il est pourtant presque inconnu en France. C’est pour réparé cette injustice que les éditions Gallmeisteir publie ces jours-ci Comme la grenouille sur son nénuphar , roman publié aux Etats-Unis en 1994.
Dans ce roman on suit sur un long week-end le destin de Gwendolyn, jeune américaine originaire des Philippines, et jeune trader qui risque de perdre son emploi suite à un krach boursier. Jeune femme aussi attachante qu’horripilante, avec sa volonté forcené de s’élever socialement, mais si peu confiante en elle.
On y croise également des personnages tous plus délirant les uns que les autres, parmi eux une tireuse de cartes un peu déjanté, un médecin japonais capable de guérir du cancer ou encore un singe kleptomane.
Raconté à la deuxième personne du singulier, c’est une satire de l’impérialisme et du rêve américain, et en même temps du matérialisme de l’héroïne qui se verra profondément changer pendant ces quelques jours. Mais résumé un roman de Tom Robbins relève de la gageure car c’est le style qui en fait la force, à la fois limpide et complexe, foisonnant et délirant, drôle et profond, si bien qu’on est toujours embarqué dans le récit.
Comme le grenouille sur son nénuphar n’est pas forcément le meilleur roman de Tom Robbins, mais c’est une belle entrée en matière dans l’univers de cet écrivain aussi atypique qu’attachant, une des voix les plus singulières de la littérature U.S.
On soulignera la qualité de la traduction, ce qui n’est pas toujours le cas malheureusement, et encore merci aux éditions Gallmeister, un des éditeurs les plus passionnants du moment, en attendant d’autres traductions de Tom Robbins par exemple son premier roman « another roadside attraction » publié en 1971.
P.S : je me joins à Gaelig pour souligner la qualité de Jan Karski de Yannick Haenel, pour l’instant mon roman français préféré de cette rentrée, et promis je lirais le Nicolas Fargues.
Signé Jean-Philippe