LA CLASSE ANGLAISE (interview de RJ Ellory)
RJ Ellory a gentiment accepté de répondre à quelques
questions que Jean-Philippe et moi avions concoctées. Il a même été très,
très rapide puisque le lendemain de l'envoi, j'avais les réponses. J'ai mis un peu plus de temps à traduire...
Un immense merci à mister Ellory pour son temps, sa gentillesse et sa prévenance (il m'a écrit quatre fois en deux jours : il voulait être sûr que j'ai bien les réponses avant de s'envoler pour
les Etats Unis.)
Et un grand merci à Marie, chez Sonatine, de m'avoir mis en contact avec l'auteur.
Comme pour l'entretien de David Mitchell, les réponses sont également données en anglais.
Q/ Pouvez- vous vous présenter au public français qui ne vous connaitrait pas encore? Comment est né votre
désir de devenir écrivain?
R/ Je m'appelle RJ Ellory. Le R pour Roger et le J pour Jon, et je suis né en Angleterre en 1965. J'ai commencé à écrire à l'âge
de 22 ans, vers la fin 87 et j'ai énormément écrit jusqu'en 1993. Frustré par le manque de succès que je rencontrais, j'ai arrêté jusqu'à la fin 2001. Pendant ces six années, j'ai écrit quelque
chose comme trois millions et demi de mots, la plupart à la main et sur une machine à écrire, et je crois que cette expérience et cette persévérance m'ont réellement donné une éthique de travail
qui m'a accompagné jusqu'à aujourd'hui. Qu'est-ce qui m'a poussé vers l'écriture? J'adore lire. C'est aussi simple que ça. J'adore vraiment lire. J'ai toujours eu l'idée que ça serait super
d'écrire quelque chose qui puisse toucher les gens, de créer ce genre d'effet, d'avoir quelqu'un qui lise ce que vous avez écrit et qui est touché par ça. C'est ça le truc : avoir le sentiment
que l'on a quelque chose de valable à dire.
A/ Well, my name is RJ Ellory. The ‘R’ is for Roger, the ‘J’ for Jon, and I was
born in England in 1965. I started writing when I was 22 years old,
back in the latter part of 1987, and I wrote a great deal between then and July of 1993. Frustrated with the lack of success I was achieving I stopped writing until the end of 2001. During those
first six years I wrote something in the region of three and a half million words, much of it in longhand and on a manual typewriter, and I think that that experience and persistence really gave
me a work ethic that has stayed with me to this day. What drew me to write? I loved reading. That was the simplicity of it. I just loved reading. Always had the thought there that it would be
great to write something capable of moving someone emotionally, to create that kind of effect, to have someone read something you’d written and be moved by it. That was the thing: to feel like
you had something worth saying.
Q/ Vous êtes anglais mais tous vos romans se déroulent aux Etats Unis. Pourquoi?
Habitez-vous aux USA ou avez-vous besoin de ce pays pour le cadre de vos livres?
R/ Etant anglais, on me pose souvent la question, "Pourquoi les Etats Unis? Pourquoi tous vos livres se déroulent-ils aux USA?" Je
crois que cela a à voir avec la déferlante de la culture américaine qui s'est abattue sur ma génération quand nous étions gosses. C'était que Kojak, Hawaii Five-O, Starsky & Hutch, et bien
qu'exposé à ces choses pendant mon développement je sens aussi une certaine nécessité à mettre en scène mes romans aux Etats Unis. Les sujets (peine de mort, mafia, tueurs en série, etc) sont
essentiellement des sujets qui appartiennent à l'Amérique, et par conséquent -simplement à cause de ma fascination pour ces domaines - je me suis coincé dans un coin en ce qui concerne le cadre!
Quelqu'un m'a dit un jour qu'il y avait deux types de romans. Ceux que vous lisez simplement parce qu'il y a un mystère et vous aviez besoin de savoir ce qui s'était passé. Le deuxième type de
roman est celui que vous lisez simplement pour la langue elle-même, la manière dont l'auteur utilise les mots, pour l'atmosphère et les descriptions. Les romans vraiment géniaux sont ceux qui
arrivent à faire les deux. Je pense que n'importe quel auteur veut écrire des grands romans. Je ne pense pas que quiconque -au fond d'eux mêmes- écrive par un choix raisonnable de profession, ou
pour l'appât du gain. Pas moi, en tous cas. J'adore juste écrire et si le sujet dont je veux parler m'emmène aux Etats Unis, c'est bien plus important d'écrire quelque chose qui puisse émouvoir
le lecteur, peut-être même changer sa vision des choses, et en même temps essayer d'écrire ça aussi bien que possible. De plus, en tant que non-américain, je crois qu'il y a beaucoup de choses
sur la culture américaine que je peux observer comme spectateur. La difficulté lorsque vous écrivez sur un entourage très familier c'est que vous avez tendance à ne plus faire attention à
certaines choses. Vous n'avez plus de recul. Les choses bizarres et intéressantes sur les personnes et le lieu cessent d'être bizarres et intéressantes. Comme étranger vous ne perdez jamais cet
oeil neuf sur toutes choses, et pour moi c'est très important. On dit aussi que beaucoup d'écrivains écrivent sur ce qu'ils connaissent bien. Je ne pense pas que c'est mal, mais je pense que
c'est très réducteur. Je crois que l'on doit aussi écrire sur les choses qui nous fascinent. Je pense que c'est ainsi que votre enthousiasme et votre passion peuvent pénétrer votre prose. Je
crois aussi que chaque nouveau roman doit être un défi. Choisissez des sujets variés et différents. Ne vous laissez pas encloisonner dans une formule.
A/ Being English I have often been asked 'Why America?' 'Why do all your books take place in
the United States ?' I think this has something to do with the vast 'inflow' of American-orientated film and TV that assaulted my generation as children. Everything was Kojak , Hawaii Five-O,
Starsky & Hutch, and though I was exposed to these things in my formative years I also feel a degree of necessity to place my work in the U.S. The subject matter (the death penalty, the
Mafia, serial killings etc) are - on the whole - subjects which pertain only to this country, and therefore - simply because of my own fascination with these areas - I have 'painted myself into a
corner' as far as setting is concerned! Someone once said to me that there were two types of novels. There were those that you read simply because some mystery was created and you had to find out
what happened. The second kind of novel was one where you read the book simply for the language itself, the way the author used words, the atmosphere and description. The truly great books are the ones that accomplish both. I think any author wants to write
great novels. I don't think anyone - in their heart of hearts - writes because it's a sensible choice of profession, or for financial gain. I certainly don't! I just love to write, and whereas
the subject matter that I want to write about takes me to the States, it is nevertheless more important to me to write something that can move someone emotionally, perhaps change a view about
life, and at the same time to try and write it as well as I can. Additionally, as a non-American, I believe that there are many things about American culture that I can look at as a spectator.
The difficulty with writing about an area that you are very familiar with is that you tend to stop noticing things. You take things for granted. The odd or interesting things about the people and
the area cease to be odd and interesting. As an outsider you never lose that viewpoint of seeing things for the first time, and for me that is very important. Also many writers are told to write
about the things they are familiar with. I don’t think this is wrong, but I think it is very limiting. I believe you should also write about the things that fascinate you. I think in that way you
have a chance to let your passion and enthusiasm for the subject come through in your prose. I also believe that you should challenge yourself with each new book. Take on different and varied
subjects. Do not allow yourself to fall into the trap of writing things to a formula.
Q/ Seuls deux de vos romans ont été publiés en France mais vous avez déjà reçu des critiques très élogieuses. Que ressentez vous face à l'enthousiasme de vos débuts français?
R/ Sept livres ont été publiés en Angleterre, un seul aux USA, et la France a été un des premiers pays à choisir
A Quiet Belief in Angels (publié sous le titre Seul le Silence). C'est intéressant car la France a la réputation d'être un des pays les plus lettrés au monde, et aussi d'avoir
un des lectorats de polars les plus florissants que partout ailleurs. C'était important pour moi de trouver un éditeur français, et quand Sonatine nous ont contacté, nous avons été très emballés
de travailler avec eux car ils étaient une maison récente mais qui avait déjà montré sa passion et sa détermination d'avoir du succès avec mes livres. Je rentre d'une tournée de deux semaines en
France où j'ai rencontré mes lecteurs à Paris, Montpellier, Rouen, Strasbourg, Limoges, Bordeaux, Lille et Nantes, je peux dire que les questions qu'on me pose en France sont plus profondes et
plus fouillées que partout ailleurs. Cela m'a appris quelque chose d'intéressant. Les lecteurs français vont au-delà de l'intrigue. Ils sont intéressés par la motivation, les raisons derrière les
choses, et parce que les livres que j'écris sont peut-être plus introspectifs que le roman policier de base, je pense qu'ils aiment ça. Ce qui fait d'un livre un succès est souvent le
bouche-à-oreille, et j'ai eu de la chance que les lecteurs français parlent de moi!
A/ We have released seven books in England , only one in the US , and France was one of the first countries to
pick up on ‘A Quiet Belief In Angels’ (published as ‘Seul Le Silence’). Interestingly enough, France has a reputation for being one of the most well-read countries in the world, and also for
having one of the most thriving crime fiction readerships anywhere. It was important for me to find a French publisher, and when Sonatine approached us we were very keen to work with them as
they were a new company but already had demonstrated a passion and a determination to succeed with my books. Having now recently returned from a two-week tour of France where I met with readers
in Paris, Montpellier, Rouen, Strasbourg, Limoges, Bordeaux, Lille and Nantes, I can say that the questions I am asked in France are deeper and more profound than any other place I have visited.
That told me something very interesting. French readers are looking beyond the basic plot. They are interested in motive, rationale, the reasons behind things, and because the books I write are
perhaps a little more introspective than your average crime thriller I think they appreciate that. The thing that makes a book successful is generally word-of-mouth, and I have been very
fortunate to have been talked about by French readers!
Q/ Vendetta est très différent de Seul le silence, et apparemment de vos autres romans, qu’est-ce qui vous a motivé à écrire ce
roman ? Vous ne voulez pas écrire toujours le même roman, n'est-ce pas?
R/ Non, je n'ai pas envie d'écrire le même genre de livre encore et encore. Je ne suis pas intéressé par une série avec un personnage
récurrent. Je suis excité et mis au défi en créant un nouveau roman à chaque fois -un lieu, une époque, des personnages complètement différents.
A/ No, I have no desire to write a particular type of book over and over. I am not interested in writing a series with a single character through many stories. I am
challenged and excited by creating a new novel each time – a different place, a different time period, a completely different set of characters.
Q/ Quels sont les auteurs qui vous ont influencé pour Vendetta et Seul le Silence?
R/ Oh, ça remonte à mes premières lectures et aux auteurs que j'adorais dans ma jeunesse et quand j'avais la vingtaine. Je lisais
Stephen King, Peter Straub, Harper Lee, Steinbeck, Hemingway, also Arthur Conan Doyle, Saki, HP Lovecraft, Algernon Blackwood, Tolkien, Michael Moorock – trop d'auteurs à
nommer!
A/ Oh well, that has to go back to my early
reading experiences and the authors that I love in my teens and early twenties. I read Stephen King, Peter Straub, Harper Lee, Steinbeck, Hemingway, also Arthur Conan Doyle, Saki, HP Lovecraft,
Algernon Blackwood, Tolkien, Michael Moorock – too many authors to mention!
Q/ Vendetta est un livre très documenté, avez-vous fait beaucoup de recherches ?
R/ Non, ce ne fut pas un travail difficile! Je trouve les recherches passionnantes. J'adore lire. J'adore poser des questions et
découvrir autant que je peux sur quelqu'un ou quelque chose. Je suis comme ça. John Lennon disait qu'il faut trouver quelque chose qu'on adore faire et qu'après, vous ne travailleriez plus un
seul jour de votre vie. J'adore faire des recherches et écrire, alors ça ne me semble jamais être un travail difficile.
A/ No, not hard labour! I find research fascinating. I love to read. I love to ask questions and find out everything I can about somebody or something. That is just
my nature. John Lennon said that you should find something to do that you love, and then you will never work another day in your life. I love researching and I love writing, so it never feels
like hard labour to me.
Q/ Vendetta mêle fiction et faits réels, était-ce un défi d’évoquer des personnages ayant vraiment existé ?
R/ Oui, c'était un défi mais un bon! C'est ce qui a motivé la manière dont le récit est construit - faire en sorte que la réalité et la
fiction soient mêlées à tel point qu'il devienne impossible de voir les fissures entre les deux.
A/ Yes, it was a challenge, but a good challenge! That was the motivation behind constructing the story that way – to make the
fact and the fiction blend together in such a way as it was difficult to see the seams between them.
Q/ Le personnage d’Ernesto Perez est très complexe, comment l’avez-vous conçu ?
R/ Je voulais écrire un roman sur le pire être humain possible et, en même temps, le dépeindre d'une manière telle que le lecteur
arrive à la fin du livre en l'ayant pardonné et comprenne peut-être pourquoi il était comme il était, pourquoi il a commis ces actes, et, peut-être, souhaité à Ernesto d'échapper à la justice.
C'était l'idée à l'origine du roman, et d'après ce que me disent les personnes rencontrées, j'ai le sentiment d'avoir réussi. Les gens ont lu le roman et ont fini par aimer
Ernesto.
A/ I wanted to write a novel about the worst kind of human being I could think of, and yet write him in such a way as that when the reader comes to the end of the book they have almost forgiven him, they perhaps have some understanding of why he was how he was, why he did the things he did, and they perhaps even wish him to evade the law. That was the idea behind the book, and from what people have told me I seem to have accomplished that. People read the book and they actually end up liking him!
Q/ Il existe de nombreux films évoquant la maffia, en avez-vous revu avant ou pendant l’écriture de Vendetta ?
R/ Eh bien, évidemment, on ne peut pas avoir mon âge sans avoir vu la série du Parrain, Les Affranchis, et ces images sont autant d'icônes qui restent graver dans votre mémoire. Cependant, j'ai fait un effort très conscient de ne pas écrire Le Parrain (un livre que je n'ai en réalité pas lu), et je ne voulais pas faire une redite de la même histoire. D'où mon personnage principal qui n'est pas sicilien mais cubain, et l'histoire qui ne se focalise pas sur une ville mais sur dix.
A/ Well obviously, you cannot go through life without seeing ‘The Godfather’ films or ‘Goodfellas’,
and those iconic images always stay in your mind. However, I made a very conscious effort not to write ‘The Godfather’ (a book I haven’t actually read), and I didn’t want to write another
re-telling of the same story. Hence my central character
is not Sicilian but Cuban, and the story does not focus on one city, but on ten.
Q/ Vos livres sont très élaborés au niveau de la construction : comment travaillez-vous? Avez-vous la fin avant de commencer à écrire, ou l'intrigue évolue-t-elle au fur à mesure de l’écriture ?
R/ Non, pas du tout. Je commence avec seulement deux éléments. Quelle émotion je veux que le lecteur ressente à propos du livre, et, deuxièmement, où et à quel période je veux placer l'intrigue. Je savais (pour Vendetta) que je voulais écrire qui couvre cinquante ans d'histoire précise de la mafia, mais à part ça c'était une intrigue que j'ai conçu au fur à mesure que j'écrivais. Le livre a été écrit très rapidement, et il semblait y avoir une urgence et une énergie qui me poussaient de l'avant, à tel point qu'il était difficile de ralentir!
A/ No, not at all. I start with only two things. What emotion do I want the reader to feel about the book, and secondly where do I want to set the book as far as location and time period is concerned. I knew I wanted to write a book that covered fifty years of accurate Mafia history, but apart from that it really was a plot that I conceived as I write. The book was written very quickly, and there seemed to be an urgency and an energy driving it forward that made it difficult to slow down!
Q/ Le récit dans le récit apparait dans vos deux romans publiés de ce côté-ci de la Manche : Ernesto Perez est comme Schéréazade, sauvant sa vie avec son récit et Joseph Vaughan (dans Seul le Silence) devient écrivain et raconte son histoire. Est-ce quelque chose qui apparait dans vos autres romans? L'effet sur le lecteur est d'attirer l'attention sur l'écriture, sur la langue comme pouvoir. Ce n'est pas si commun dans le roman policier, le polar, le thriller -quelque soit le nom donner à ces romans (en France, je dis des vôtres qu'ils sont des romans noirs), pourquoi ce truc?
R/ Comme je l'ai dit plus haut, il me semble qu'il y a deux genres de romans -ceux qui ont juste l'histoire la plus formidable et ceux qui ont la prose la plus extraordinaire. Je veux écrire des livres qui essaient de conjuguer les deux. Une super histoire, magnifiquement écrite. Je ne pense que cela soit un truc comme tel. J'ai un amour immense pour la langue et je pense que les gens apprécient également le style, même quand l'histoire est sombre ou noire.
A/ As I said before, it seems to me that there are two types of novels – those that just have the
most terrific story, and those that have the most extraordinary
prose. I want to write books that try and do both. A great story, beautifully written. I don’t think it’s a ‘trick’ as such. I just have a great love of language, and I
think that people appreciate language too, even when the story might be dark or noir.
Q/ Quand votre premier roman est sorti en France (Seul le Silence) j'ai choisi de la placer dans la section 'roman policier', pensant et espérant que les lecteurs de polar purs et durs pourraient être surpris (avec autant d'enthousiasme que moi) mais également dans la section 'littérature' pensant que les personnes ne lisant jamais de polar pourraient découvrir et apprécier votre roman. Pensez que votre lectorat soit composé uniquement de lecteurs de roman policier?
R/ Non, je ne pense pas. Vous abordez un point qui a causé quelque difficulté aux libraires depuis quelques années : à quel section (littéraire ou policière) appartient Ellory? Ils ont règlé le problème en m'implantant dans les deux! Je crois que c'est important de classer les livres pour les lecteurs. Je crois qu'il faut donner aux lecteurs une idée du genre d'histoire qu'ils vont lire, mais je pense qu'il y a beaucoup de livres qui dépassent les frontières de genre. Le roman policier est sans doute le genre le plus lu dans le monde, mais un roman policier peut aussi être politique, cela peut être un complot, un polar judiciaire, historique - même une histoire d'amour. Je n'ai aucun problème à être labelisé auteur de polar, et je n'ai aucun problème avec l'étiquette 'littéraire'. J'essaye juste d'écrire des romans aussi bien que je le peux, et je pense que ceux qui les lisent comprennent qu'ils sont un peu différents, et peut-être les apprécient-ils suffisamment pour en lire un autre.
A/ No, I don’t think so. You mention something here that has caused some difficulty for bookstore owners for some years – does Ellory belong in the crime department or the literature
department. They have solved the problem by putting them in both! I think it’s important to classify novels for readers. I think that you have to give people some kind of an
idea of the story that they’re going to read, but I think there are many novels that cross several genres. Crime fiction is perhaps the most widely read genre in the world, but a crime
novel can also be political, it can be a conspiracy, it can he police procedural, it can be historical, even a love story. I have no problem with being called a crime writer, and I have no
problem with being called literary. I am just trying to write novels as well as I
can, and I think that those who read them understand that they are a little bit different, and that they perhaps enjoy it enough to read another one.
Q/ Pouvez-vous nous parler de vos projets en cours? D'après ce que nous savons, vous avez un certain
nombre de livres non-publiés dans votre grenier (22 romans : est-ce possible?) Envisagez-vous de les faire publier maintenant que vous êtes connu?
R/ Oui, il y a 22 romans dans mon grenier, et ils y resteront. Je n'ai pas envie de revenir sur des écrits passés et de les ré-écrire. J'apprécie bien trop le moment de l'écriture pour aller en arrière! Donc il y a sept romans disponibles en anglais (Candlemoth,. Ghostheart, A Quiet Vendetta (publié en France sous le titre Vendetta), City of Lies , A Quiet Belief In Angels (Seul le Silence en France ), A Simple Act of Violence (qui sera publié prochainement en France sous le titre Les Anonymes) et ici, en Angleterre, nous avons récemment publié The Anniversary Man. L'année prochaine sortira Saints of New York, et, en 2010, Bad Signs. Saints of New York est terminé, mais je suis qu'à un peu plus de la moitié de Bad Signs. Après, qui sait? J'ai beaucoup d'idées pour de nouveaux romans, et on verra lequel m'attire le plus quand j'y serai.
A/ Yes, there are 22 novels in my loft, and there they will stay. I have no interest now in going back to earlier material and rewriting it. I enjoy too much the writing process to go backwards! So there are seven books available in English (Candlemoth,. Ghostheart, A Quiet Vendetta (published as ‘Vendetta’ in France ), City of Lies , A Quiet Belief In Angels (published as ‘Seul le Silence’ in France ), A Simple Act of Violence (which I think is going to be published next in France with the title ‘Les Anonymes’), and here in the UK we have just released ‘The Anniversary Man’. Next year I am releasing a book called ‘Saints of New York’, and then in 2010 I am releasing a book called ‘Bad Signs’. ‘Saints of New York’ is finished, but I am a little more than half way through writing ‘Bad Signs’. Beyond that who knows? I have many ideas for new novels, and we shall see which one excites me the most when I get there!
Q/ Vous êtes né sur une île, mais sur une île déserte, quels sont les 5 livres (oui, seulement 5) que vous emporteriez?
The Shipping News – Annie Proulx
In Cold Blood – Truman Capote
It – Stephen King
The Executioner’s Song – Norman Mailer
The Grapes of Wrath – John Steinbeck
http://www.rjellory.com
Et celui des éditions Sonatine
http://www.sonatine-editions.fr/
Entretien réalisé par Jean-Philippe et Stéphane.
MERCI encore à RJ Ellory!
A lire, donc :
Seul le Silence, éditions Sonatine (également disponible en livre de poche.)
Vendetta, éditions Sonatine
Note aux maîtres Capello en herbe : j'ai fait vite et je n'ai pas forcément tout bien relu, donc... considérez les erreurs présentes dans le texte comme une preuve supplémentaire de mon enthousiasme...