3 en 1 (sur Carkeet, De Lucca et Kathleen Winter)
Ils n’ont rien en commun si ce n’est que ce sont quatre TRES bons romans traduits d’auteurs étrangers. J’espère que vous en trouverez (au moins) un pour vous plaire!
Commençons par le plus frais, le plus drôle et surtout le plus décalé!
Le linguiste était presque parfait de David Carkeet
aux superbes éditions Monsieur Toussaint Louverture
Une crèche aux allures de labo scientifique où linguistes évoluent autour des enfants pour étudier leur langage, si riche… Quand un des linguistes est retrouvé mort de façon étrange dans un bureau, c’est le début d’un beau remue-ménage pour tout le monde. Mais surtout pour Jeremy Cook, personnage parfait, homme un peu moins…
On passe notre lecture le sourire aux lèvres, on s’esclaffe souvent, on trépigne d’impatience pendant l’enquête, tout en crevant d’envie de faire durer le plaisir, et le livre…
Un faux polar (mais réussi!), une réflexion sur la langue et sur les relations humaines.
Une vraie petite pépite dans ce printemps automnal…
Je ne saurai mieux vous le conseiller mais si vous avez un doute, allez voir ce site et lisez toutes ces belles critiques : ici (sans oublier Stéphane ICI !)
Continuons avec un roman italien d’un auteur que je n’avais encore jamais lu malgré sa longue bibliographie :
Les poissons ne ferment pas les yeux de Erri De Luca (Gallimard)
Un superbe petit roman (130p) signé Erri De Luca, rempli de douceur sur l’été de ses 10ans sur une île au large de l’Italie.
Le corps qui ne grandit pas assez vite, la jalousie des autres garçons quand il commence à connaître une fillette, la violence des enfants envers les autres, les liens familiaux et le déracinement sont des thèmes très justement traités par l’écrivain originaire de Naples.
Enveloppés par une douceur calme et violente à la fois, on se plait à suivre cet enfant sur la plage, des yeux de l’homme adulte qui se souvient.
Un récit d’initiation joliment porté par une langue apaisante.
Rien à voir, voici un autre roman, Canadien cette fois, qui m’a laissé avec un sentiment de bien être et de dépaysement total :
Annabel de Kathleen Winter (Christian Bourgois)
Ne vous fiez pas aux apparences. La couverture, peu attirante, son résumé au dos, qui ne donne pas à sa juste mesure l’envie de le lire. Moi-même, je me suis demandé pourquoi j’en avais un belle pile sur ma table. Mais quand je l’ai ouvert, j’ai compris.
Ne vous fiez pas aux apparences. Et oui, Annabel, bébé hermaphrodite que l’on a choisi garçon peu après sa naissance. Les différences qui apparaissent au fur et à mesure de son enfance. Jusqu’au mal être. Celui de l’enfant, celui des parents, qui vivent au fin fond du Labrador.
Mais, attention! Tout n’est pas noir! Cette histoire est belle, douce et pleine d’espérance, et c’est l’histoire d’un enfant qui devient adolescent, qui traverse la vie comme tout un chacun, avec ses questionnements et ses certitudes!
Annabel est un roman remarquable par son histoire hors-norme et sa sensibilité à fleur de peau. Sans compter sur cette sensation de dépaysement total qui fait un bien fou!
Signé Gaëlig