Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
SERENDIPITY

Heart of glass* : sur Machine gun de Warren Ellis - une lecture critique de Stéphane

5 Février 2014, 10:07am

Publié par Seren Dipity

Quatre ans après l'extrème Artères souterraines ICI, Warren Ellis revient au roman. S'il a renoncé aux expériences limites concernant la sexualité débridée de ses compatriotes, il aime encore les types qui n'ont plus rien à perdre.

Deux flics sont appelés dans un immeuble où un type à poil menace les habitants avec une arme.

Ca débute comme ça :

"En réécoutant l'enregistrement du 911, on aurait l'impression que Mme Stegman était plus affolée par la nudité intégrale du zèbre qui squattait son aplier que par le gros fusil qu'il brandissait.

Un appel au 911 est le signal de douleur qui met une relative éternité à remonter la queue du dinosaure jusqu'à son cerveau."

John Tallow et James Rosato sont à côté et se rendent sur les lieux.

" - Le mec est en pleine crise, Jim. Ecoute-le. Il vocalise et il tourne en boucle. On ferait peut-être mieux d'attendre un spécialiste en cinglés.

- T'as qu'à lui lire un de tes bouquins d'histoire. Il va peut-être s'endormir et tomber sur son flingue."

Et... pour faire court, James Rosato se prend une bastos (ça lui apprendra à se foutre de Tallow et de son intérêt pour l'histoire). Et le tueur aussi, s'en prend une, parce que, malgré tout, John Tallow aimait bien son pote Rosato.

Et voilà.

Mais c'est que le début! John Tallow est intrigué par un trou dans le mur. Assez gros pour y passer la tête et y découvrir une pièce d'un autre appart remplie de flingues accrochés au mur. Mais genre, vraiment plein de flingues (modèles, tailles, époques différents).

Et là, c'est vraiment le début. Enfin non...

Avant que le début ait vraiment débuté, Tallow est mis au repos pour 48h, puis sorti du repos parce qu'on vient d'apprendre que quatre armes trouvées sur place ont été testées et s'avérent avoir servies pour des meurtres, non résolus. Quatre armes choisies de manière aléatoire. Sur les dizaines et dizaines et dizaines trouvées.

Et voilà. Autant dire que Tallow est tombé sur un merdier sans nom : la boite de pandore des crimes non résolues, la collection d'un tueur en série actif depuis plus de vingt ans. Sa chef est furax. Et le colle sur le merdier. Elle ne sait pas que Tallow est du genre mouche à merde et ne va pas lacher, malgré les pressions. Et il n'est pas seul, aidé par deux techniciens parfois aussi merdiques que lui.

Warren Ellis s'offre une balade dans New York et son lointain passé indien et le New York de l'ère numérique où une connexion rapide vaut de l'or. Le Chasseur lorgne du côté du premier. Tallow, tablette sous le bras et bouquins sur la plage arrière, du côté des deux...

Warren Ellis signe là un vrai polar efficace, une chasse au chasseur au rythme soutenu. Mais que les fans du grand Ellis se rassure, il n'a pas perdu de sa serve et son humour :

"L'assassin de Jim Rosato était un culturiste tombé dans la malbouffe et les journées à glander sur le canapé. Il tremblait de partout. Tallow décelait de lointains vestiges de muscles sous le lard. Son crâne était déplumé et paraissait trop petit pour loger un cerveau humain. Sa queue reposait sur ses burnes joufflues comme un clito grisâtre."

 

Signé Stéphane.

Audiobook lu par  Reg E. Cathey** (voix rocailleuse parfaite!). Traduction  rock'n'roll par Claire Breton (qui a récemment traduit la fake autobio de Jimi Hendrix).

_______________

* La sublime Debbie Harry de Blondie, ICI (pour l'hommage rendu au 45T transformé en cendar, dans le roman) ! Ou alors  Machine Gun, par The Commodores, LA (rien que pour Lionel Richie et sa coupe afro qui s'excite sur son clavier, ça vaut le détour)!

** Extrait, ICI !

Commenter cet article