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SERENDIPITY

Bonne traduction! : sur Le Retour de Jim Lamar de Lionel Salaun - une lecture critique de Stéphane

10 Octobre 2010, 09:25am

Publié par Seren Dipity

Il y a quelques semaines, cherchant comment dire gentiment du mal d'un livre français que je n'avais pas aimé, j'ai pensé à cette formule, que j'ai immédiatement trouvé amusante (oui, je sais, on s'amuse comme on peut) :9782867465505.jpg

"L'idée est bonne mais la traduction n'est pas terrible..."

Eh bien, figurez vous que le livre dont il est question ici est un bon roman américain écrit par un français... Bon, j'exagère un peu : ce n'est pas un roman américain, c'est un roman français qui se déroule aux Etats-Unis. Quant à savoir si cela suffit à en faire un roman américain, c'est un autre débat que je laisse à mes anciens profs de littérature américaine (faut bien qu'ils s'amusent aussi.)

Après un très bon début, que vous pouvez lire, sur le site des éditions Liana Levi, ici, Lionel Salaun nous embarque dans une sorte de roman d'apprentissage sur fond de retour de Martin Guerre.

Jim Lamar était un enfant du pays. Enfin du bled : Stanford, Mississipi. Mais après la fin de la guerre du Vietnam, il n'est pas rentré. Les années passent. Ses parents sont morts, la maison familiale a été entièrement pillée et personne ne croit en son retour; et surtout, personne ne veut de son retour.

Le jeune Billy va faire sa rencontre et le temps d'un été caniculaire, qui finira en explosion du ciel et en brasier, il va découvrir le parcours de Jim Lamar :  son expérience au Vietnam, l'amitié et l'amour. Jim Lamar a besoin de parler et le jeune Billy a besoin d'écouter. Comme au Vietnam, où la parole est vitale :

"Quand l'un de nous s'épanchait ainsi, nous l'écoutions sans impatience ni curiosité excessive, parce que le plus important n'était pas de savoir ce qu'il avait à dire, mais de lui permettre de le dire."

Au final, un beau roman sur l'amitié et la difficulté de vivre ici et maintenant après un tel voyage. Ce qui résonne ici, et longtemps après avoir posé le livre c'est l'enracinement à la terre-mère. Comme on le voit dès l'ouverture du roman, et, encore une fois, comme ce qui sauve les soldats au Vietnam :

"Mais quel que soit l'objet de nos pensées, ce qu'il y avait derrière tout ça, c'était le pays, cette foutue parcelle de terre où on avait poussé et dont on gardait un peu de la poussière collée au coeur, ce bout d'Amérique propre à chacun, ingrat ou généreux, ensoleillé ou glacé qui constituait tout notre héritage, le terreau de notre vie, notre seul refuge."

 

Existe-t-il un Prix Roman Etranger Ecrit en Français? J'ai un gagnant!

 

Signé Stéphane.

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